Disparition - Galerie

Disparition de la galeriste Suzanne Tarasieve

Par Henri-François Debailleux · lejournaldesarts.fr

Le 29 décembre 2022 - 340 mots

PARIS

La galeriste parisienne, installée dans le Marais, passionnée par l’art contemporain, est décédée mardi 27 décembre.

Portait de Suzanne Tarasieve, Suzanne Hydra No.9, Grèce 2017, courtesy galerie Suzanne Tarasieve © Juergen Teller
Portait de Suzanne Tarasieve, Suzanne Hydra No.9, Grèce 2017.
© Juergen Teller
Courtesy galerie Suzanne Tarasieve

Suzanne Tarasieve ne décrochera pas l’exposition de Markus Lüpertz, « Hommes sans femmes. Parsifal » qui a débuté le 3 décembre et se terminera le 28 janvier dans sa galerie du 7 rue Pastourelle dans le Marais à Paris. Elle est en effet décédée mardi 27 décembre des suites d’un cancer à l’âge de 73 ans. Mais il y a bien longtemps qu’elle était sans âge tant elle avait de l’énergie, de la fougue, de l’extravagance, de la passion, de la conviction. 

Autant de qualités qui, malgré son mètre cinquante et son poids plume, lui permettaient de soulever des montagnes, l’auraient rendu capable de vendre du sable dans le désert et l’ont conduit à ouvrir sa première galerie, la galerie Triade, en 1978 à Barbizon (Seine-et-Marne) où elle a exposé César, Combas, Pincemin et même Baselitz ! Elle y reste jusqu’en 2003, année où elle déménage rue du Chevaleret, dans le XIIIe arrondissement à Paris, à deux pas de la rue Louise Weiss alors riche en galeries. 

Huit ans plus tard, elle change à nouveau d’adresse et s’installe donc rue Pastourelle, où elle expose aussi bien les grands expressionnistes allemands, Baselitz toujours, Lüpertz, Penck, Immendorf… que de plus jeunes artistes français, Eva Jospin, Romain Bernini, Jean Bedez, Youcef Korichi ou étrangers, Anna Tuori, Alkis Boutlis… et des photographes, Boris Mikhailov ou Juergen Teller qui la photographie en sous-vêtements noirs avec bottines et collant rouge, à Hydra (en Grèce) devant un mur portant l’inscription « refugees welcome ». 

Avec son look incomparable, combinaison zébrée, manteau de panthère, pantalon vinyle, chaussures léopard, celle que l’on surnommait le « zèbre de Barbizon » avait également ouvert en 2008, le Loft 19, passage de l’Atlas, dans le quartier de Belleville (XIXe) un ancien entrepôt qu’elle avait transformé en showroom, résidence d’artistes, lieu de réception et d’exposition mais aussi d’habitation, puisqu’elle y résidait également. Un lieu plein de vie, en somme, bien à son image.

Cet article a été publié le 29 décembre 2022

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