Foire & Salon

FOIRE D’ART ET D’ANTIQUITÉS

Brafa, les perles de la 65e édition

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 27 janvier 2020 - 796 mots

BRUXELLES / BELGIQUE

Dans chacune des spécialités de la foire, les exposants ont apporté leurs plus belles pièces comme en témoigne cette sélection dont les prix vont de 20 000 euros à 1 million d’euros.

Jan Brueghel Le Jeune, Scène de village, vers 1630, huile sur bois, 45 X 73 cm. © Galerie Jan Muller.
Jan Brueghel Le Jeune, Scène de village, vers 1630, huile sur bois, 45 X 73 cm.
© Galerie Jan Muller.

Si au fil des éditions successives de la Brafa (Brussels Art Fair) sont présentées des œuvres d’art de toutes époques et provenant de tous pays, certains exposants favorisent les créateurs belges quand d’autres mettent à l’honneur des artistes exposés actuellement au sein d’institutions muséales, ou encore des pièces ayant leur équivalent en musée.

Spécialisée en archéologie, la galerie Éric Pouillot (Paris) montre un Cheval mongol, représenté au piaffer, dynastie Wei du Nord (386-534), en terre cuite et polychromie. Le cheval (affiché à 130 000 €) appartenait à l’origine à un groupe de cinq pièces, dont une est conservée au Musée Guimet et une autre au Musée Cernuschi à Paris. À la galerie Eberwein (Paris), c’est une statuette de chat représentant la déesse Bastet en bronze, Égypte, vers 664-332 av. J.-C., qui est mise en lumière (27 000 €), tandis que le marchand parisien Christophe Hioco vient avec un Bouddha Sakyamuni en pierre noire, Inde du Nord-Est, Bihar ou Bengale, dynastie Pala, Xe siècle, provenant de la collection George P. Bickford (150 000 €). Toujours dans la catégorie des œuvres extra-européennes, on remarque un masque Dan Mahou (Côte d’Ivoire) XIXe, à visage asymétrique, proposé par la galerie barcelonaise Montagut. « Ce type de visage est très rare. Sept autres seulement ont été identifiés, dont l’un dans l’ancienne collection Van de Velde », indique le galeriste. Chez Didier Claes (Ixelles), on peut voir un Reliquaire Kota (Gabon) du début du XXe, en bois, cuivre et laiton (75 000 €), tandis que Charles-Wesley Hourdé (Paris) organise une exposition transversale, « Wild Spirits » . Ici le thème du masque animalier en Afrique de l’Ouest est confronté aux photographies contemporaines de Fatoumata Diabaté qui travaille le portrait masqué.

Dans la catégorie des arts anciens européens, le visiteur peut admirer une paire de candélabres « aux enfants » en bronze doré au « C » couronné, vers 1745-1749, issus d’une série de quatre, d’après Juste Aurèle Meissonnier – « la seule paire connue comprenant ses bouquets de deux lumières, dont il est fait mention dans la monographie de Meissonnier », explique la Galerie Berger, installée à Beaune (45 000 €). Chez W. Apolloni (Rome), sont mis en vente des bustes en plâtre de Caroline Bonaparte et Joachim Murat, reine et roi de Naples, vers 1813, par Antonio Canova, provenant de la maison des Wittelsbach, famille souveraine qui a régné sur la Bavière.

Teniers, Brueghel le Jeune…

Du côté de la peinture ancienne, les galeries spécialisées misent sur les peintres flamands. On peut ainsi admirer Le Dentiste de David Teniers (1610-1690), issu de la collection du vicomte de Choiseul, à la galerie De Jonckheere (Bruxelles) ; L’Épée de Damoclès, XVIIe, de Frans Francken le Jeune et Gaspar van den Hoecke, à la galerie Costermans (Bruxelles) (autour de 100 000 €) ; un Paysage montagneux avec une rivière et des voyageurs, de Joos de Momper chez Douwes (Amsterdam), ou encore Une Scène de village, fin des années 1630, par Jan Brueghel le Jeune chez Jan Muller (Gand), en écho à l’hommage au peintre rendu en Belgique en 2019.

Mais l’offre la plus large réside assurément dans les arts des XXe et XXIe siècles. En design, un bureau de Jean Prouvé, 1948, en acier laqué vert, édité par Les Ateliers Jean Prouvé à Nancy, est visible à la galerie bruxelloise Gokelaere & Robinson (au-delà de 50 000 €). Une table de salon et ses cinq fauteuils, vers 1930, par l’architecte et designer belge Alfred Chambon (1884-1973), présentée dans l’exposition « Art déco Belgique 1920-1940 » au Musée d’Ixelles en 1988 (24 000 €), est exposée chez Herwig Simons (Bruxelles), tandis qu’Axel Vervoordt (Vijnegem) montre une sélection de meubles de l’architecte et designer brésilien José Zanine Caldas.

Réapparition d’un Bonnard

Dans le domaine de la peinture, la galerie londonienne Stern-Pissarro expose Route enneigée avec maison, environs d’Eragny, 1885, par Pissarro (plus de 1 M€) ; la galerie marseillaise Alexis Pentcheff dévoile une œuvre nabi de Bonnard, Jeune femme endormie, 1894, qui avait disparu du marché depuis son exposition chez Arthur Tooth & Sons à Londres en 1869 ; la Galerie de la Présidence (Paris) montre une Composition, vers 1967-1969, de Geer van Velde (135 000 €), quand la Galerie Jean-François Cazeau (Paris) présente Théophanie, 1967, de Georges Mathieu (190 000 €) et que la Galerie Berès (Paris) expose une aquarelle de Simon Hantaï datée de 1971 (autour de 280 000 €).

Les amateurs d’œuvres récentes se rendront à la Galerie de la Béraudière (Bruxelles) qui organise un focus sur Keith Haring, artiste au centre d’une rétrospective à Bozar à Bruxelles jusqu’au 20 avril (entre 70 000 et 420 000 €) ; chez von Vertes (Zurich), qui montre une peinture de 2015 de Soulages, artiste actuellement exposé au Louvre (880 000 €), ou encore chez Rodolphe Janssen (Ixelles), qui présente So Beautiful, 2006, de l’artiste belge Bram Bogart (109 000 €).

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°537 du 17 janvier 2020, avec le titre suivant : Brafa, Les perles de la 65e édition

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