Foire & Salon

FOIRE D’ART ET D’ANTIQUITÉS

Brafa, cap sur le XXe siècle

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 27 janvier 2020 - 855 mots

BRUXELLES / BELGIQUE

L’art moderne et contemporain est devenu majoritaire sur les stands de la foire belge. La Brafa est maintenant très installée dans le calendrier annuel des manifestations.

Mur de Berlin, vente caritative 2020, BRAFA 2020. © Raf Michiels.
Mur de Berlin, vente caritative 2020, BRAFA 2020.
© Raf Michiels.

La Brafa (Brussels Art Fair), qui s’est imposée comme un rendez-vous incontournable pour les arts et les antiquités, s’apprête à inaugurer sa 65e édition, le 26 janvier. Première foire de l’année, elle a su au fil des ans affiner sa recette : éclectisme des spécialités présentées, exposants triés sur le volet et convivialité. « Je crois que ce qui fait le succès de la Brafa, c’est avant tout la volonté de l’inscrire dans une dynamique d’évolution permanente – d’ailleurs je préfère le mot “évolution” au mot “révolution” –, d’écoute du marché et de notre public, tout en se montrant ouverts, confie Harold t’Kint de Roodenbeke, président de la manifestation. En tant qu’administrateur d’un événement avec une aussi longue et riche histoire, mon rôle est de réfléchir sur le long terme en évitant les “one shot”. »

Cette année, les organisateurs de la Brafa ont décidé de fêter le 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin, plutôt que de mettre à l’honneur un musée ou un artiste. Aussi, cinq segments du Mur démantelé sont exposés au sein de la foire et proposés à la vente (15 000 € le segment). Provenant de l’Hinterlandmauer (soit la première enceinte côté Est), ils ont été acquis et remployés par une entreprise berlinoise de travaux publics. L’intégralité du produit de la vente sera reversée à des œuvres caritatives.

Une foire très régionale

L’édition 2020 réunit au total 133 exposants – un chiffre égal à celui de l’an passé – venant de 14 pays. Une majorité de galeries belges (50) et françaises (43) sont présentes, tandis que deux nations voient leur représentation renforcée : l’Italie, qui passe de 6 à 10 exposants, et les Pays-Bas, passant de 2 à 6. Si 19 exposants présents l’an passé ne sont pas revenus, huit nouveaux marchands intègrent la manifestation. Parmi elles figurent la galerie londonienne Callisto Fine arts, dévolue aux objets d’art anciens, et Clearing (New York, Bruxelles), spécialisée en art contemporain. Se joignant à ces nouveaux venus, 10 marchands reviennent après une ou plusieurs années d’absence. Il en va ainsi des galeries parisiennes Tanakaya, spécialisée en estampes et antiquités du Japon, et Jean-François Cazeau, dont la dernière participation remonte à 2013. « J’ai décidé de revenir car j’ai eu de très bons échos du salon. Comme il se tient fin janvier, une période très calme dans les galeries, cela permet de reprendre contact avec une clientèle internationale et d’envisager des ventes », commente le marchand.

Réputée pour son éclectisme, la foire bruxelloise rassemble une vingtaine de domaines, allant de l’archéologie à l’art contemporain, en passant par le mobilier, la sculpture, les arts asiatiques et premiers ou encore la bande dessinée et la tapisserie. « Nous proposons un éventail très large de spécialités, mais certaines manquent encore à l’appel. Par exemple, je recherche depuis un moment un marchand en dessins anciens, mais entre la section “Tefaf Paper” de Maastricht en février et le Salon du dessin qui ouvre en mars à Paris, les marchands sont déjà très pris », précise Harold t’Kint de Roodenbeke.

L’art moderne en force

La manifestation belge met cependant l’accent sur certains domaines tels que les arts premiers et l’archéologie, mais surtout l’art moderne, qui se taille la part du lion puisque le secteur représente 50 % des stands, quand les arts anciens en concernent environ 35 % et l’art contemporain, 15 %. Trente-cinq marchands exercent dans la catégorie – plus de 40 si on y ajoute les arts décoratifs du XXe siècle – à l’instar des galeries de la Béraudière (Bruxelles), Rosenberg & Co. (New York), ou les parisiennes Claude Bernard, Berès, de la Présidence, Brame & Lorenceau, Opera…

Mini-foire dans la foire, la section des arts premiers comptabilise 11 marchands, davantage qu’à Tefaf à Maastricht où l’on n’en recense seulement 6. Parmi les fidèles, citons les bruxellois Pierre Dartevelle, Didier Claes ou encore Yann Ferrandin (Paris). En revanche, Bernard de Grunne et Martin Doustar ne sont pas présents, remplacés par Dalton Somaré, établi à Milan et qui montre de l’art africain et hindo-bouddhiste, et Adrian Schlag (Bruxelles) qui revient.

Considérée jusqu’à présent comme un autre point fort de la foire belge, l’archéologie souffre cette année de quelques départs, passant de 10 marchands l’an passé à 7 cette année : les trois galeries pilier, Harmakhis, Phoenix Ancient Art et Gilgamesh sont absentes tandis que la galerie new-yorkaise Antiquarium fait son entrée.

En matière d’art ancien, le mobilier et les objets d’art ne sont pas en reste, puisque une trentaine de galeries en expose. Malheureusement, le secteur de la Haute Époque est particulièrement touché et souffre du départ des galeries Mullany, De Backker ou Sismann. Quant à la peinture ancienne, elle a été légèrement renforcée, car le secteur souffrait d’un manque de représentants du fait d’une proximité de dates avec la foire de Maastricht, réputée pour sa section peinture ne dénombrant pas moins d’une cinquantaine d’exposants. Ainsi, les galeries De Jonckheere, Paolo Antonacci (Rome), W. Apolloni (Rome) et Douwes (Amsterdam) rejoignent notamment Florence de Voldère (Paris), Klaas Muller (Paris) et Costermans (Bruxelles).

Brafa, Brussels Art Fair,
du 26 janvier au 2 février, Tour & Taxis, avenue du Port 86C, Bruxelles, www.brafa.be

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°537 du 17 janvier 2020, avec le titre suivant : Brafa, cap sur le XXe siècle

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