1860-1960

Un aperçu de l’histoire de l’art belge

Par Itzhak Goldberg · Le Journal des Arts

Le 17 octobre 2019 - 369 mots

Le Musée d’Ixelles, en Belgique, fermé pour travaux, a prêté ses collections au Musée de Lodève.

Lodève (Hérault).« Ensor, Magritte, Alechinsky… » : sous ce titre prometteur, le Musée de Lodève fait le pari audacieux de raconter toute l’histoire de la peinture belge de 1860 à 1960. Il a fait appel pour cela à une importante institution artistique située à Bruxelles : le Musée d’Ixelles, fermé pour rénovation. Selon les commissaires, Claire Leblanc (Ixelles) et Ivonne Papin-Drastik (Lodève), l’art belge « oscille entre des influences internationales et des caractéristiques spécifiquement locales, entre un profond attachement à l’égard du réel et une propension féconde à l’imaginaire ».

Il est donc suggéré au visiteur, au moins pendant les premiers chapitres de l’exposition, de regarder les œuvres pour leurs qualités intrinsèques et d’éviter de chercher des références parmi les vedettes de la modernité – l’école de Barbizon pour les paysages ; les impressionnistes et les fauves pour la touche et la couleur ; Courbet pour le réalisme.

Ce sont les deux groupes d’avant-garde belges, les XX puis La Libre Esthétique, qui assurent, par leurs Salons annuels, la promotion des artistes les plus audacieux de l’époque. Ainsi, Seurat en 1887 avec Un dimanche après-midi à la Grande Jatte ou Signac en 1888 ont droit à un accueil nettement plus favorable à Bruxelles qu’à Paris. Cet élan néo-impressionniste donne lieu à une œuvre spectaculaire comme le Thé au jardin (1903) de Théo Van Rysselberghe où le traitement pointilliste, moins systématique, laisse une grande liberté à la touche.

Symbolistes et surréalistes

Le parcours chronologique est clair et bien articulé. la section des symbolistes apparaît comme un des points forts avec des toiles de Léon Spilliaert rarement montrées en France et un magnifique paysage de rêve de William Degouve de Nuncques (Paysage, effet de nuit, 1986). Moins bien représentés sont les expressionnistes avec l’absence notable de Constant Permeke. Un bel ensemble surréaliste vient toutefois compenser cette faiblesse, d’autant qu’est visible l’emblématique toile de Magritte L’Heureux Donateur (1966).

L’histoire s’achève avec le groupe Cobra, probablement le mouvement européen le plus important de l’après-guerre, et ses participants belges les plus connus, Christian Dotremont et Pierre Alechinsky. Tandis que, humour belge oblige, Marcel Broodthaers et son inénarrable casserole de moules pointe à l’horizon.

Ensor, Magritte, Alechinsky… Chefs-d’œuvre du Musée d’Ixelles,
jusqu’au 23 février 2020, Musée de Lodève, square Georges-Auric, 34700 Lodève.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°531 du 18 octobre 2019, avec le titre suivant : Un aperçu de l’histoire de l’art belge

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