Faux - Ventes aux enchères

Barceló si, Barceló no, les vrais-faux s’accumulent

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 7 novembre 1997 - 291 mots

En mai 1996, le JdA avait révélé les mésaventures d’un collectionneur néerlandais qui, en 1988, avait acquis en vente publique à Versailles, pour 234 914 francs, un tableau catalogué Miquel Barceló que l’artiste avait ensuite déclaré faux. L’affaire a pris depuis une tout autre ampleur : vingt faux Barceló seraient en cause, et une nouvelle affaire vient le 9 décembre devant le tribunal de Versailles.

PARIS. Le 9 décembre, Mme F., collectionneur à Paris, demandera l’annulation de la vente dirigée le 13 mai 1989 à Versailles par l’étude Perrin Royère et Lajeu­nesse. Elle y avait acquis, pour 703 072 francs, une œuvre cataloguée Barceló que l’artiste a déclarée fausse par la suite. La justice saisie, un expert a été nommé et est arrivé à la même conclusion. Il semble aujourd’hui que 22 "Barceló" seraient passés en vente entre 1988 et 1989 à Versailles et que 20 d’entre eux soient rejetés par l’artiste, qui a porté plainte. Nous avons cherché sans succès à contacter Me Perrin. Selon Mme F., les toiles auraient notamment transité par un ancien marchand du Louvre des Anti­quaires, Anne Bouder, qui les aurait acquises auprès d’un certain Gérard Dupont. Elles pourraient avoir été peintes – apparemment, sans volonté de tromper – par un compagnon d’atelier de Barceló à Toulouse, Michel Battle, peintre et galeriste, qui utilisait les mêmes pigments et des techniques semblables à celles de l’artiste espagnol. Comme l’avait relaté le JdA pour la première affaire, l’acheteur néerlandais avait dû se retourner contre le vendeur et l’expert, la responsabilité solidaire des experts et des commissaires-priseurs étant supprimée depuis 1985. Et le vendeur, gérant d’une Sarl ayant fait faillite, l’acheteur avait perdu son argent… Devant le risque de dilution des responsabilités, Mme F. envisage maintenant de porter plainte.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°47 du 7 novembre 1997, avec le titre suivant : Barceló si, Barceló no, les vrais-faux s’accumulent

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