Au Salon du dessin, les amateurs étaient au rendez-vous

« Non seulement tous les musées étaient là mais ils ont acheté », rapporte le marchand parisien Louis de Bayser, qui pilote le salon. Le Metropolitan a acquis une étude préparatoire, Patineurs sur l’Amstel à Amsterdam, de Hans Bol (1589), tandis que chez Fabienne Fiacre (Paris), c’est Charles Quint ramassant le pinceau du Titien, d’Alexandre-Évariste Fragonard (1825-1830), qui a conquis un autre musée.

D’une manière générale, les collectionneurs ont préféré les dessins contrastés et graphiques, sortant du cadre, comme Silhouette, 1902, de Léon Spilliaert (Lancz Gallery, Bruxelles), vite vendu et qui va quitter l’Europe (environ 120 000 €) ; ou Le Semeur, une étude au crayon pour le célèbre tableau de Jean-François Millet (emporté par le Musée Van Gogh d’Amsterdam) chez de Bayser. Les dessins de figures ont également les faveurs du public : Portrait d’Annelies Nelck d’Henri Matisse (1944, voir ill.) a trouvé preneur à la galerie Dina Vierny (Paris), tout comme l’Étude de figure de dignitaire pour le tableau de la Résurrection de Lazare, 1589, de Hendrick De Clerck (galerie de Bayser).

La galerie Louis & Sack (Paris) a reçu un bon accueil pour les œuvres coréennes contemporaines : deux pièces de Seungsoo Baek ont été vendues. La galerie Pentcheff (Marseille) a fait un carton avec plus d’une vingtaine de ventes (entre 3 000 et 20 000 €), notamment des études inédites d’Henri Martin pour le décor de la mairie du 5e arrondissement de Paris.

Une édition particulièrement satisfaisante qui repose sur une offre bien adaptée : « Il faut apporter des œuvres inhabituelles et mettre des prix correspondant au marché – voire un peu en dessous – afin que les gens aient l’impression de faire une affaire », indiquait un connaisseur du marché. En tout cas, « jusqu’à 20 000 €, les œuvres se vendent assez rapidement », a précisé Patrick Lancz.