Art Paris, une foire chaleureuse et conviviale

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 septembre 2003 - 429 mots

Depuis cinq ans, la foire d’art contemporain Art Paris fait sa chiquenaude pour s’imposer sur la place parisienne. Plutôt que de jouer la carte élitiste, elle a adopté un ton chaleureux et convivial pour drainer une clientèle parfois intimidée par les salons. Aux stars officielles de l’art contemporain, Art Paris préfère des noms encore méconnus ou des artistes modernes classiques. « On doit défendre les galeristes qui font leur métier d’une manière honnête. Il ne faut pas se calquer nécessairement sur l’attitude que définit le marché international.
Art Paris conquiert un public authentique, qui aime les arts plastiques avec sa sensibilité et ses connaissances. C’est un public qui fait son chemin dans l’art et qui peut-être effectue ses premiers achats à Art Paris », insiste Henri Jobbé-Duval, directeur artistique de la foire.
Grâce à l’élagage opéré chaque année, le schisme s’est creusé entre les galeries de bonne tenue et d’autres lestées d’une marchandise plus commune. L’an dernier, Art Paris était passé à la vitesse supérieure grâce à l’arrivée d’exposants étrangers comme la fondation Veranemann, la Genevoise Sonia Zannettacci et Bernard Cats. Les deux premiers reviennent sans drainer pour autant dans leur sillage une pléiade d’enseignes de qualité. Malgré les rumeurs quant à l’arrivée de galeries mécontentes de la Fiac, seul l’éditeur Éric Linard a sauté le pas. Même s’il arbore à Art Paris une nouvelle casquette de galeriste en exposant notamment Claude Viallat et François Bruestschy, il n’a pas pour autant renoncé à son stand d’éditeur à la Fiac. On aurait pourtant aimé qu’Art Paris adopte cette année un virage plus radical. « Nous maintenons la direction prise l’an dernier. Mais les changements ne peuvent se faire qu’à doses homéopathiques », reconnaît Henri Jobbé-Duval.
Passée cette première déception, on observe avec intérêt le choix de Stéphane Jacob, émissaire de l’art aborigène contemporain. Une des pionnières du salon, Farideh Cadot, revient avec des pièces délicates de Daniel Tremblay et Markus Raetz. Elle met à nouveau en valeur une installation d’un de ses jeunes poulains, le Cubain Carlos Garoicoa, dont elle avait vendu une pièce l’an dernier. Après l’accrochage de Bernard Rancillac salué lors de la dernière édition, Sonia Zannettacci se consacre cette fois au one-man show du Suisse Peter Stämpfli. Le galeriste Michel Zlotowski convoque un aréopage de choix, du Corbusier à Albert Gleizes. Le vétéran Michel Durand-Dessert dresse enfin un panorama de son écurie, de François Morellet à Balthazar Burkhard. Grâce aux fidèles, Art Paris continue à tracer son chemin, piano, piano.

Cinquième édition d’Art Paris, carrousel du Louvre, Ier, tél. 01 56 26 52 16, www.artparis.fr, 25-29 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°550 du 1 septembre 2003, avec le titre suivant : Art Paris, une foire chaleureuse et conviviale

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque