Art Paris Art Fair

Art Paris : le changement par petites touches

Par Frédéric Bonnet · Le Journal des Arts

Le 10 mars 2015 - 723 mots

Le salon se met à l’heure de Singapour et continue à ajuster sa formule. Il valorise des jeunes enseignes, des galeries positionnées dans le contemporain classique et des stands monographiques.

PARIS - Avec une constance notable, Art Paris Art Fair poursuit sa conquête de l’Est et continue à regarder vers des scènes éloignées et/ou mal connues. Après la Chine en 2014, la 17e édition du salon, qui se tient sous la nef du Grand palais du 26 au 29 mars, met à l’honneur Singapour et le Sud-Est asiatique ; une invitation totalement inédite en Europe dans un tel cadre. Huit galeries singapouriennes ont répondu à l’appel, tandis que le club Silencio s’associe au salon en programmant chaque soir des vidéos de quatorze artistes de la région. La manifestation coïncide habilement avec l’ouverture le 26 mars de l’exposition « Archipel secret » au Palais de Tokyo, qui avec près de quarante artistes inconnus dans nos contrées est précisément dévolue à l’activité créative de l’Asie du Sud-Est. Les deux événements conjugués ne devraient donc pas manquer d’inciter au déplacement à Paris d’un important contingent de collectionneurs et de professionnels en provenance de cette zone géographique.

Réunissant cette année 144 exposants, soit sept de plus qu’en 2014, la foire connaît un taux de renouvellement très important puisque de l’ordre de 50 %. En même temps, sa volonté d’internationalisation se confirme d’année en année, la moitié des participants étant des enseignes étrangères, représentatives de vingt pays au total. Guillaume Piens, son commissaire général, défend l’idée de « retravailler le territoire européen » en mettant l’accent sur des villes ou des régions peu visibles dans les circuits internationaux. Il entend parallèlement privilégier « des galeries de taille moyenne, souvent positionnées dans le contemporain classique, afin de ne pas être dans une pensée unique de l’art contemporain ». Ainsi Munich (Allemagne) est-elle représentée par cinq galeries, telles Andreas Binder, Art & Space ou Tanit, tandis que Bolzano (Italie) « délègue » Boesso Art Gallery. Cette politique vise également à assurer une visibilité à quelques galeries françaises installées en régions, à l’instar d’Oniris (Rennes), Catherine Issert (Saint-Paul de Vence), D.X (Bordeaux) ou Françoise Besson (Lyon).

Le fait saillant de cette nouvelle édition tient dans l’importante quantité de projets monographiques, au nombre de trente-quatre, soit près d’un quart du salon. Une ampleur qui a conduit à la création d’un nouveau secteur dénommé « Solo Show », disséminé dans l’espace du Grand Palais. Celui-ci tend à contrer les critiques récurrentes relatives à des accrochages souvent disparates et par trop hétérogènes.

« Promesses », pas plus de 3 artistes par stand

Toujours dans cet esprit, la section « Promesses », dévolue aux plus jeunes enseignes ayant moins de cinq ans d’activité, au nombre de douze, impose désormais d’exposer un nombre de trois artistes au maximum afin d’éviter les présentations fourre-tout sur de petites surfaces. Elles sont comme l’an dernier regroupées sur la plateforme centrale.

Quoique restreint à seulement cinq enseignes, le secteur « Art Design » est reconduit, et se présente comme un contrepoint à l’engouement actuel pour le design historique en adoptant une approche plus expérimentale. Ainsi Carpenters Workshop (Paris) y montre l’Atelier Van Lieshout tandis que School Gallery (Paris) dévoile un projet mêlant entre autres Jakob & Macfarlane, Patrick Cornillet et Émilie Benoist.

La foire semble attirer toujours plus de sociétés de musée et d’amateurs, puisque de nouveaux groupes sont annoncés pour la première fois, parmi lesquels les amis du S.M.A.K., le musée d’art contemporain de Gand, les « young donors » de la Serpentine Gallery à Londres, les amis du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg ou le Young Collectors Zurich. Mentionnons également la venue du « Sotheby’s Preferred Clients », qui a enregistré quelque 130 demandes de participation. « Nous sommes allés chercher la bonne énergie de l’extérieur et de plus en plus d’étrangers ont envie d’être à Paris, se félicite Guillaume Piens. Les Français ont envie d’aller à l’étranger, mais les galeries étrangères ont le désir de venir à Paris. Il est important de travailler sur cet aspect-là au printemps et à l’automne et de défendre la place de Paris. » 

ART PARIS 2015

Direction générale : Julien et Valentine Lecêtre
Commissaire général : Guillaume Piens
Nombre d’exposants : 144
Prix du mètre carré (section générale) : 475 € HT
Nombre de visiteurs en 2014 : 58 400

Art Paris Art Fair 2015

Du 26 au 29 mars, Grand Palais, avenue Winston-Churchill, 75008 Paris
www.artparis.fr
les 26 et 28 mars 11h30-20h, le 27 mars 11h30-22h, le 29 mars 11h30-19h, entrée 22 €.

Légende Photo :
Art Paris Art Fair au Grand Palais, le 25 mars 2015 quelques heures avant le vernissage © photo Thibaut David pour LeJournaldesArts.fr

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°431 du 13 mars 2015, avec le titre suivant : Art Paris : le changement par petites touches

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