Ventes aux enchères

Art impressionniste et moderne, des ventes records

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 23 mai 2019 - 469 mots

NEW YORK / ETATS-UNIS

Des offres plus adaptées ont permis à Christie’s et Sotheby’s de faire exploser le produit de leurs ventes cumulées avec près de 750 millions de dollars récoltés en deux soirées.

New York. Bien que près de la moitié des lots aient été adjugés en dessous de leurs estimations, le total cumulé de 748,8 millions de dollars (671 M€) (1) est le plus haut score jamais atteint dans la discipline pour la session de printemps de Sotheby’s et Christie’s New York (hors vente Rockefeller). Le faible nombre de lots invendus (14 sur 118), ainsi que la diminution du nombre d’œuvres soumises à garantie démontrent une nouvelle souplesse des estimations, ce qui permet au marché de retrouver une certaine liberté. « En abandonnant un système de garanties très rigide, qui corsetait le marché, les maisons de ventes lui redonnent une flexibilité qui permet des ajustements à la hausse comme à la baisse des prix de transaction effectifs », a analysé le marchand Christian Ogier.

Si Sotheby’s a essuyé un échec cuisant avec la Jeunesse de Bacchus, de William Bouguereau (voir p. 33) – les collectionneurs d’art moderne ne sont visiblement pas prêts à payer une œuvre du XIXe de facture académique au même prix qu’une toile impressionniste – elle a réussi à céder une des Meules de Monet pour 110,7 millions de dollars. À ce prix, le tableau cumule tous les records : il double son estimation, devient un record mondial pour une œuvre d’art impressionniste et est le lot le plus élevé adjugé de la semaine, art contemporain compris. C’est aussi une sacrée plus-value pour le ­vendeur qui a vu le prix de son tableau multiplié par 44 en trente ans – il l’avait acquis pour 2,5 millions de dollars chez Christie’s New York en 1986. Ainsi, grâce à cette vente record, Sotheby’s engrange 350 millions de dollars (353 M€), un résultat en hausse de 10 % par rapport à l’an passé.

La veille, Christie’s a récolté 399 millions de dollars (357 M€), dont un quart obtenu grâce à la cession de cinq lots issus de la collection du magnat de la presse Samuel Irving Newhouse. Star de la soirée, Bouilloire et fruits, vers 1888-1890 de Cézanne a été adjugé 59,3 millions de dollars, au delà de son estimation de départ, soit deux fois le prix payé par Newhouse en 1999 chez Sotheby’s Londres (29,5 M$). Belle envolée également pour Arbres dans le jardin de l’asile, 1889, de Van Gogh, parti pour 40 millions de dollars.

Balthus et Pierre Bonnard ont tous deux établi de nouveaux records d’enchères, le second a pulvérisé son estimation haute (8 M$), atteignant 19,5 millions de dollars pour La Terrasse ou Une terrasse à Grasse, 1912, qui provenait de la collection de l’actrice Drue Heinz.

(1) Les résultats sont indiqués frais compris et les estimations hors frais. 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°524 du 24 mai 2019, avec le titre suivant : Art impressionniste et moderne, des ventes records

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