Émirats arabes unis - Foire & Salon

Art Dubaï continue à tisser des liens entre l’Afrique et l’Asie

Par Rémy Jarry, correspondant en Asie du Sud-Est · lejournaldesarts.fr

Le 23 avril 2025 - 565 mots

La foire émirienne trouve progressivement sa place dans le calendrier international des foires avec un ancrage régional élargi.

Vue de l'édition 2025 d'Art Dubai. © Spark Media
Vue de l'édition 2025 d'Art Dubai.
© Spark Media

Dans un contexte de marché mondial morose et de conflits persistants au Moyen-Orient, Art Dubaï qui vient de fermer ses portes a misé sur une intégration régionale allant de l’Afrique du Nord à la péninsule indienne. Ce positionnement stratégique, avec le Golfe Persique en point d’ancrage, attire une nouvelle génération de collectionneurs.

La foire réunissait près de 120 galeries, dont les Françaises Almine Rech, Art : Concept et Perrotin, qui vient de rouvrir son espace à Dubaï. Parmi la trentaine de galeries européennes présentes figuraient des habituées comme Continua, Krinzinger et Sabrina Amrani.

Décalée de début mars à la mi-avril en raison du ramadan, Art Dubaï a coïncidé avec d’autres événements régionaux, notamment l’édition inaugurale de la Art Week Riyadh, organisée juste avant la foire. Cette initiative du ministère de la Culture saoudien réunissait plusieurs galeries de renom, telles que Gagosian, Mennour et Perrotin, ainsi que les maisons de ventes Christie’s et Sotheby’s.

Le solo show de Kate Newby sur le stand de la galerie Art : Concept à Art Dubai 2025. © Photo Walaa Alshaer. Courtesy Art : Concept
Le solo show de Kate Newby sur le stand de la galerie Art : Concept à Art Dubai 2025.
© Photo Walaa Alshaer
Courtesy Art : Concept

La Biennale de Sharjah actuellement en cours a favorisé des recoupements artistiques, comme chez Art : Concept, qui consacrait son stand à la Néo-Zélandaise Kate Newby ; chez Perrotin, qui présentait des œuvres de la Koweïtienne Monira Al Qadiri ou chez Sfeir-Semler (Beyrouth, Hambourg), qui exposait des masques de l’Égyptien Wael Shawky. Comme l’an passé, la cause palestinienne était mise en avant sur plusieurs stands, portée par des artistes palestiniens, tels que Nabil Anani et Sliman Mansour, ou d’autres nationalités, comme le Marocain Mohamed Arejdal.

Art Dubaï a également noué une relation privilégiée avec les galeries indiennes, facilité par la présence d’Experimenter (Calcutta, Bombay) au sein de son comité de sélection. Onze galeries indiennes ont ainsi participé à cette édition, dont Anant (Noida), DAG (Bombay, New Delhi, New York) et Chemould Prescott Road (Bombay), soit plus du double qu’à Art Basel Hong Kong (avec seulement cinq galeries).

Cette diversité se reflète dans le profil des collectionneurs, cosmopolites et de plus en plus jeunes, attirés par la découverte de nouveaux artistes rarement représentés dans les autres foires internationales, et encouragés par une gamme de prix relativement abordable.

Vue de l'édition 2025 d'Art Dubai. © Spark Media
Vue de l'édition 2025 d'Art Dubai.
© Spark Media

Côté ventes, les retours sont contrastés. La galerie Almine Rech s’est dite très satisfaite de sa participation, avec un total de ventes dépassant les 500 000 €. Elle a notamment vendu une toile du peintre iranien Mehdi Ghadyanloo (né en 1981) pour plus de 120 000 €, ainsi que plusieurs sculptures de l’artiste libanais Ali Cherri (né en 1976) pour un montant cumulé supérieur à 80 000 €. Ces œuvres ont été majoritairement acquises par de nouveaux collectionneurs, et les transactions se sont échelonnées jusqu’aux dernières heures de la foire, selon la galerie.

Comptoir des Mines Galerie (Marrakech) a vendu deux œuvres d’artistes marocains à la Fondation d’art Dalloul (Beyrouth) : l’une de Khadija Jayi (née en 1989), l’autre de Mohamed Arejdal (né en 1984), pour des prix avoisinant 20 000 €. Une œuvre de Fatiha Zemmouri (née en 1966) a également été vendue à une collection privée bahreïnienne dans la même gamme de prix.

Le groupe immobilier émirien A.R.M. Holding, partenaire de la foire, a par ailleurs confirmé des acquisitions pour un montant de 275 000 $ US (environ 257 000 €), incluant des œuvres de l’artiste française d’origine libanaise Christine Safa (née en 1994), auprès de la galerie Bortolami (New York), et de la Bangladaise installée à Londres Rana Begum (née en 1977), représentée par The Third Line (Dubaï).

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque