Art Chicago à bon port

Son haut potentiel attire les marchands étrangers

Le Journal des Arts

Le 12 mai 2000 - 541 mots

Art Chicago est devenue l’une des principales foires d’art contemporain dans le monde, volant même la vedette à New York, qui reste pourtant la ville des galeries en Amérique du Nord. Cette année encore, la manifestation, organisée sur le Navy Pier, est très internationale, avec 217 exposants et une très forte présence française.

CHICAGO - Depuis 1993, Art Chicago a réussi à se hisser parmi le gotha des foires d’art contemporain dans le monde, s’ouvrant très largement aux jeunes marchands actifs sur la scène internationale. En même temps, elle accueille toujours les plus grands spécialistes mondiaux qui proposent des œuvres souvent dignes des musées. La qualité de la fréquentation est encore confirmée par le haut niveau des ventes réalisées sur les bords du lac Michigan. Ainsi, la dernière édition a été sur ce point exceptionnelle, puisque les ventes ont été estimées à quelque 60 millions de dollars (360 millions de francs), soit une augmentation de près de 50 % par rapport à 1998. Ces chiffres montrent simplement que, à côté des mangeurs de glaces en bermudas qui surprennent toujours les marchands étrangers peu habitués au public américain, Art Chicago attire les grands collectionneurs et les directeurs d’institutions. Les responsables des acquisitions pour les musées, les conseillers pour les entreprises et les amateurs privés n’ont que l’embarras du choix face aux œuvres de près de 2 500 artistes, tous supports confondus : peintures, sculptures, dessins, photographies, estampes, vidéos, œuvres sonores et installations.

La dynamique d’une foire se mesure également au nombre de marchands étrangers présents. Chicago se place de ce point de vue en bonne position, avec des galeries de vingt-trois pays et une forte présence britannique, espagnole, allemande, japonaise, coréenne et française. Nos compatriotes, qui bénéficient toujours d’une aide croisée de l’Association française d’action artistique (Afaa), de la Délégation aux Arts plastiques et du département des Affaires internationales du ministère de la Culture, sont cette année au nombre de dix-sept : Galerie du Jour agnès b, Barbara Farber/La Serre, Ghislaine Hussenot, JGM, Yvon Lambert, Gabrielle Maubrie, Marion Meyer, Nelson, Nathalie Obadia, Yvonamor Palix, Papillon-Fiat, Thaddaeus Ropac, Sollertis, Templon, Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Anne de Villepoix et Xippas. La sélection privilégie les galeries défendant l’art le plus contemporain et les jeunes artistes, notamment Angles (Santa Monica), D’Amelio Terras (New York), Stephen Friedman Londres), Tanit (Munich), Bob van Orsouw (Zurich)… Ainsi, pour Lew Manilow, l’un des principaux collectionneurs et philanthropes de Chicago, “mis à part la possible exception de Bâle, [Art Chicago] est la meilleure foire du monde, avec de très belles œuvres. [...] De bons marchands du monde entier, tout autant que les galeristes que je connais à Chicago, y viennent avec leurs meilleures pièces”.

De nombreuses manifestations sont organisés, ainsi que plusieurs débats. Le samedi 13 mai sera présenté le projet “Documentary Photography : The Art of Fact”, un ensemble de documents sur le Chicago de l’an 2000. De même, le lendemain, des membres de l’association des critiques d’art de Chicago proposeront un diaporama sur le travail d’un ensemble d’artistes travaillant dans la région.

- ART CHICAGO 2000, jusqu’au 15 mai, Festival Hall, Navy Pier, 600 East Grand Avenue, Chicago, tél. 1 312 587 3300, Internet : www.artchicago.com, tlj 12h-20h, le 15 mai 12h-18h. Catalogue 600 p., 20 US$ (146 F).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°105 du 12 mai 2000, avec le titre suivant : Art Chicago à bon port

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