Design - Ventes aux enchères

Design

Arad et Branzi au pinacle

Le marché confirme l’intérêt pour des designers reconnus et consolide leur cote

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 28 octobre 2009 - 515 mots

PARIS - La vente de design du 12 octobre à l’hôtel Drouot, à Paris, chez Camard, soit une belle sélection de plus de 300 lots issus d’une collection européenne, a remporté un franc succès grâce à une stratégie d’estimations particulièrement attractives.

« L’offre était tellement alléchante que le bouche à oreille a très bien fonctionné. Le jour de la vente, nous avions des acheteurs au téléphone pour 210 lots », se plaît à dire le spécialiste Jean-Marcel Camard, qui a toutefois noté « une quasi-absence d’enchérisseurs américains en raison d’un taux de change du dollar trop bas ». Les enchères les plus vives sont allées à Ron Arad, notamment pour le fauteuil en inox Little Albert (2000), édité à 20 exemplaires, estimé 30 000 euros et vendu 56 400 euros ; le fauteuil en acier patiné Little Heavy (2000), appartenant à une édition de cinq, parti à 43 400 euros, deux fois son prix de réserve, et la Split Table produite à la fin des années 1980 en édition limitée, emportée pour 41 500 euros, le double de son estimation haute.
Andrea Branzi a été incontestablement l’autre vedette de la vacation. Sa bibliothèque Amnesie (éd. Design Gallery Milano, 1991) en acier laqué gris et tronc d’arbre, numérotée 7/20, s’est envolée au prix record de 39 400 euros, cinq fois son estimation, tandis qu’un meuble étagère à coffre rectangulaire Animali Domestici (éd. Zabro, 1985), en mélaminé gris anthracite, verre et branche d’arbre, a été adjugé 26 000 euros, contre une estimation de 8 000 euros. Pour trois lampadaires Big Cap (1996) du designer italien, à abat-jour en papier japon et fût en bambou, réalisés à 20 exemplaires et estimés 8 000 euros pièce, les enchères ont atteint 16 700 à 21 000 euros. Une lampe de Branzi en porcelaine crème, à abat-jour flottant attaché par des liens en acier sur un portique en tige d’acier chromé, a grimpé à 11 900 euros, plus de dix fois son estimation. « Il y a un vrai intérêt pour les créations d’Arad et de Branzi. Les estimations étaient très raisonnables et, in fine, cela a fait de vrais prix. Ce n’est pas une histoire de mode. Ce sont de grands designers. Et je me réjouis que Branzi, qui n’avait pas encore été célébré, ait été consacré lors de cette vente qui a souligné son travail subtil empreint de poésie, avec une dimension écologique par l’emploi de matériaux comme des branches d’arbre et le bambou », commente François Laffanour de la galerie Downtown (Paris), enchérisseur sur quelques lots du designer italien.
Notons que la vente a été l’occasion, pour des amateurs de mobilier contemporain toujours en édition, d’emporter des meubles pour la moitié (voire le tiers) du prix boutique. Par exemple, onze Wicker Chair (éd. Idée, 1990) en vannerie de rotin et dix chaises Embryo (éd. Idée, 1988) dans leur housse de néoprène noir, de Marc Newson, ont été vendues entre 2 000 et 3 000 euros l’unité.

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Estimation : 800 000 euros
Résultats : 1,2 million d’euros
Nombre de lots vendus/invendus : 245/72
Lots vendus : 77 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°312 du 30 octobre 2009, avec le titre suivant : Arad et Branzi au pinacle

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