Architecture

Claude Vasconi

Tour de France

Par Gilles de Bure · Le Journal des Arts

Le 10 novembre 2008 - 386 mots

Il est des architectes qui édifient, loin des feux de la rampe, loin du tohu-bohu médiatique. Claude Vasconi est de ceux-là, qui poursuivent leur bonhomme de chemin en signant, pourtant, des ouvrages considérables.

On l’avait laissé, en 2006, avec trois équipements majeurs : l’hôpital universitaire de Strasbourg (720 lits, 15 salles d’opération), le Neurospin (centre de recherches en imagerie cérébrale) de Saclay (Essonne) et la tour Dexia (75 mètres de haut) à Luxembourg. Un hôpital et un centre de recherche à la pointe des technologies médicales et scientifiques (des territoires prisés et maîtrisés par Vasconi) et une tour que les malheurs actuels de son propriétaire, la banque Dexia, ont ces dernières semaines remise en lumière.

Mais l’année 2008 ne se limite pas à la crise pour Claude Vasconi qui vient de livrer la place Alphonse-Fiquet à Amiens (Somme). Devant la gare, au pied de la célèbre tour d’Auguste Perret, la place Fiquet était sans structure ni caractère, battue par les vents. Une canopée simulée par une verrière pixelisée et portée par des mâts tronconiques s’élevant à 15 mètres au-dessus du sol occupe dorénavant l’ensemble de l’espace. Objet de controverses, de campagnes de presse aux partis pris opposés, l’intervention de Vasconi a été diversement perçue et reçue.

Ce qui n’est pas le cas du lycée d’enseignement professionnel Joseph-Gallieni qui vient d’ouvrir ses portes à Toulouse, sur le site de l’ancienne usine AZF soufflée par l’explosion de septembre 2001. Un lycée qui accueille 1 500 élèves, 120 salles de classe, 5 modules d’atelier, un restaurant, une cafétéria, un internat et 14 logements de fonction, le tout articulé par une longue et impressionnante « galeria » centrale, véritable colonne vertébrale d’un ensemble dont les « sheds » évoquent irrésistiblement la mémoire industrielle du lieu.

Et voilà que Vasconi quitte Strasbourg et Saclay, Amiens et Toulouse pour s’envoler vers Grenoble où l’attend un autre projet, considérable : les 300 hectares dits « du Polygone », enserrés entre les bras de l’Isère et du Drac et appelés à devenir la cité des sciences de la capitale dauphinoise, articulée sur le Synchrotron qui règne là en solitaire. Ainsi, le Polygone va-t-il se doter d’autres équipements scientifiques, d’universités, de logements, de bureaux, de commerces, d’hôtels et de transports, qui en feront non pas une ville nouvelle, mais l’extension naturelle et contemporaine de Grenoble.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°291 du 14 novembre 2008, avec le titre suivant : Claude Vasconi

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