L’Europe des arts célèbre l’an 2000

Plusieurs villes ont recours au multimédia pour faire connaître leur patrimoine

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 21 janvier 2000 - 2974 mots

Chaque année depuis 1985, sur une proposition du ministre grec de la Culture de l’époque, Melina Mercouri, le Conseil de l’Europe donne à une ville de l’Union européenne le titre de \"ville européenne de la Culture\". Depuis 1992, celles de l’Europe extra-communautaire peuvent prétendre au titre. Cette année, pour célébrer le tournant du siècle et l’arrivée du nouveau millénaire, neuf villes – trois de l’Europe du Nord, trois de l’Europe centrale et trois villes méditerranéennes – ont été élues. Chacune d’entre elles a développé une série de projets autour d’un thème : \"art et créativité\" à Avignon (France), \"art, travail et loisir\" à Bergen (Norvège), \"culture et communication\" à Bologne (Italie), \"la ville\" à Bruxelles, \"pensée et spiritualité\" à Cracovie (Pologne), \"art et progrès scientifique et technique\" à Helsinki (Finlande), \"patrimoine culturel\" à Prague (République tchèque), \"culture et nature\" à Reykjavik (Islande) et \"l’Europe et le monde\" à Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne). Outre la mise en valeur des richesses patrimoniales, elles mettent l’accent sur le contemporain et la photographie, comme en témoignent de nombreuses expositions. Enfin, la religion et la spiritualité, valeurs refuges à chaque changement d’époque, marquent plusieurs programmes.

Avoir été choisies pour représenter l’Europe culturelle de l’an 2000 signifie, pour la plupart des villes, mettre l’accent sur leurs atouts, qu’ils soient d’ordre architectural, qu’ils se réfèrent à leur histoire et à leurs origines culturelles, ou encore qu’ils relèvent d’une tradition artistique dans une ou plusieurs spécialités. À Bruxelles, capitale de l’Europe communautaire, le savoir-faire bruxellois s’exprimait, aux XVe et XVIe siècles, dans la confection de tapisseries. Illustrant le style monumental spécifiquement local qui a tant plu aux plus grands monarques. Dix-huit pièces, sélectionnées parmi les plus belles de la collection du patrimoine national appartenant à la Couronne d’Espagne, trôneront dans la cathédrale Saint-Michel et Sainte-Gudule, chef-d’œuvre gothique brabançon (17 mai-20 septembre). L’accrochage tend à restituer la vision festive de l’époque : les tapisseries, alors associées aux grands événements et célébrations, ornaient les prestigieuses églises, les jours de fêtes importantes. Le second volet de ce regard sur l’Âge d’or des productions bruxelloises porte sur les retables sculptés à volets peints des Pays-Bas méridionaux, caractérisés par une richesse de polychromie exceptionnelle et un goût pour la figuration populaire. Une analyse en profondeur de leurs techniques d’exécution – construction, taille des sculptures et polychromie, technique picturale des volets – et de leur histoire matérielle est au cœur de l’exposition. Pour les admirer, il faut se laisser guider par un itinéraire original car, par souci de conservation, ils sont laissés in situ dans les musées et églises de Bruxelles et des alentours (17 mai-15 novembre). Tapisseries et retables, exécutés à la même période, étaient également appréciés dans toute l’Europe. Certaines tapisseries ont été conçues comme des retables, véritables triptyques de laine de soie et d’or.

Bologne, elle, se penche sur ses origines étrusques. “Les princes étrusques entre la Méditerranée et l’Europe” retraceront l’organisation, la structure économique, l’idéologie et le style de vie des communautés aristocratiques étrusques et italiques pendant la période de l’orientalisation, du VIIIe au VIe siècle av. J.-C. Ce projet ambitieux veut montrer qu’à partir de l’aire mésopotamienne, anatolienne et syro-palestinienne, les objets, les matières premières et les structures de la pensée ont été récupérés par les Étrusques qui les ont transmis à l’Europe des princes celtes au-delà des Alpes, suivant un itinéraire où Bologne s’inscrivait de manière privilégiée (Musée archéologique, 4 octobre-30 avril 2001). “Lueurs du Moyen Âge, l’art du XIIe siècle à Bologne entre l’Europe et l’Orient” souligne encore le rôle de la ville comme carrefour des cultures entre les civilisations (Musée archéologique, avril-juillet) en réunissant quatre-vingt-dix œuvres – peintures sur bois, fresques, sculptures, manuscrits enluminés, vitraux, ivoires, orfèvrerie et tissus – venus de musées italiens et étrangers, d’églises et de collections de la ville.

Patrimoine et multimédia
Plusieurs villes ont choisi de mettre en valeur leur tradition architecturale. Le projet le plus original se trouve certainement à Saint-Jacques-de-Compostelle : sur une idée développée par l’Institut d’investigations technologiques de l’Université, “Compostelle, ville virtuelle” vise à faire découvrir la cité sous un nouvel angle. Grâce à la création d’un environnement virtuel interactif reconstituant la ville et son patrimoine, en association avec une technologie haut de gamme, il est possible de la visiter à partir d’une plate-forme multimédia (Fondation Granell, palais de Fonseca, juin-septembre). “La technologie est facile à utiliser”, assurent les concepteurs du projet. Au programme : visite pleine de sensations de la place de l’Obradoiro et des alentours où, grâce à la combinaison d’effets visuels, auditifs et tactiles, l’utilisateur se sent comme immergé. De plus, chacun peut voir les autres visiteurs du site virtuel et entrer en communication avec eux. Le second itinéraire s’effectue à vol d’oiseau. Un “hélicoptère virtuel”, tout spécialement dessiné et dans lequel on prend place, survole la vieille ville d’un point de vue inhabituel, le tout en 3D. Enfin, la visite virtuelle d’un musée imaginaire, contenant un extrait thématique de la Fondation Granell et du Musée du peuple galicien, est montrée comme un exemple d’accès aux collections artistiques européennes par les nouvelles technologies. Valoriser son histoire et ses racines en se projetant dans le futur est le pari tenté par la cité.

Les autres projets européens, bien qu’étant plus classiques, ne manquent pas d’intérêt. La redécouverte de la cité médiévale d’Avignon en est un exemple. À l’occasion d’un festival sur “La beauté”, un parcours associant chefs-d’œuvre du passé et création contemporaine a été installé au Palais des Papes, édifié au milieu du XIVe siècle. Dix des vingt-deux salles occupées par les objets dans l’enceinte prestigieuse seront ouvertes pour la première fois au public à partir du 29 avril. Par ailleurs, les statues ornant les façades de la ville, “Les oubliés d’Avignon”, ont été restaurées et mises en lumière. Prague et Bologne se tournent, elles aussi, vers leur passé monumental. Inaugurée le 14 décembre, lors de la cérémonie d’ouverture des festivités à Prague, l’exposition “Naissance d’une métropole”, qui reprend le thème de l’architecture moderne en Europe centrale entre 1890 et 1937, se tient jusqu’au 1er mars au Palais des fêtes. Dans un deuxième temps, “BABA 1932” propose une étude sur le purisme et le fonctionnalisme tchèques dans l’architecture (6 mars-mai). D’avril à septembre, au Belvédère de la reine Anne et au Jeu de Paume du château de Prague, une découverte de “l’influence italienne sur l’architecture tchèque entre la Renaissance et le baroque tardif” complétera ce programme.

Les principales institutions de la ville de Bologne ont rassemblé leurs énergies pour un programme assez complet. Trois expositions qui ont démarré en décembre sont ouvertes jusqu’en juin 2001 : “Règle et arbitre. Architectes et architectures à Bologne 1850-1950”, au Palais Re Enzo, qui souligne le rapport entre la figure de l’architecte-artiste et celle de l’ingénieur-technicien ; un “Hommage à Aldo Rossi”, l’architecte récemment disparu qui est intervenu dans le projet de restauration de l’ancienne Manufacture des tabacs où a lieu l’exposition, et “Giuseppe Vaccaro 1896-1970” qui présente l’œuvre de l’architecte dans les salles du Baraccano. Dans le même temps, une série d’expositions est programmée dans l’église de San Mattia, et le Pavillon de l’Esprit nouveau a réuni un ensemble de témoignages d’architectes internationalement reconnus (Bolla, Natalini, Fuksas). De septembre à décembre, “Les Bibiena” seront à l’honneur à la Bibliothèque nationale : cette famille d’architectes et de décorateurs bolonais a travaillé aux XVIIe et XVIIIe siècles dans l’Europe entière.

Le meilleur de l’art contemporain
Les villes ont consacré une place importante à la création contemporaine. À Bruxelles, “Voici – Cent ans d’art contemporain” (Palais des beaux-arts, 24 novembre-28 janvier 2001), ne prétend pas au bilan mais se veut plutôt une invitation à regarder l’art d’aujourd’hui. S’adressant à un large public, “Voici”, titre présentoir qui signifie “vois ceci”, s’articule en trois volets : dans “Me voici”, l’homme est présenté, même s’il n’est pas toujours représenté ; dans “Vous voici”, l’œuvre s’adresse au spectateur, tandis qu’avec “Nous voici”, l’ensemble des créations est le témoin de la société des hommes. De Manet à Louise Bourgeois, de Rodin à Jeff Koons en passant par les incontournables Picasso ou Matisse, près de 200 œuvres, dont quelques-unes commandées pour l’occasion, seront au rendez-vous. Thierry de Duve, commissaire de l’exposition, reste très discret sur le nom des 100 artistes et préfère parler des œuvres. “Les pièces ont été choisies pour leur capacité de se répondre entre elles. Il était également très important que chaque œuvre puisse se présenter elle-même au spectateur, y compris pour l’art abstrait”, souligne-t-il, rappelant qu’il s’agit de “faire comprendre l’art contemporain au grand public, sans faire un cours d’histoire de l’art et sans faire de concession esthétique”.

La ville d’Avignon souhaite aussi sensibiliser un large public aux œuvres de notre temps. Elle accueille, en juillet, la collection d’Yvon Lambert, environ 400 peintures, sculptures, installations, vidéos et photographies des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. Tous les courants – art minimal, art conceptuel, Land art ou Figuration libre – et les artistes – Robert Ryman, Brice Marden, Carl Andre, Sol LeWitt, On Kawara, Niele Toroni, Robert Matta-Clark, Giulio Paolini, Anselm Kiefer, Christian Boltanski, Andre Serrano ou Douglas, Cy Twombly et Nan Goldin – chers au galeriste seront exposés. Yvon Lambert prête pendant quinze ans à la ville sa collection, qui accueillie exposée à l’hôtel de Caumont. Voisin de l’hôtel de Montfaucon, abritant l’École d’art, ce “Centre d’art vivant”, appelé également “Centre d’art Yvon Lambert”, programmera tout l’été des expositions thématiques et proposera l’hiver prochain des monographies.

Mettant l’accent sur un seul courant, le Musée d’art de Bergen se penche sur le mouvement de la Figuration narrative qui s’est développé en Europe à partir des années soixante, en réponse au Pop art américain. Le thème se concentre sur les artistes qui, du début de leur carrière jusqu’à nos jours, ont continué dans cette logique narrative sans changer de direction. Huit parcours singuliers – Adami, Arroyo, Erro, Klasen Monory, Rancillac, Recalcati et Télémaque – sont illustrés. Ce programme démarrera en France, à la Villa Tamaris dans le Var en juin, s’arrêtera au Musée d’art de Bergen en septembre, avant de repartir pour le Musée d’art de Reykjavik dans le courant du premier semestre 2001. D’ici là, le Musée des arts vivants de Reykjavik proposera trois expositions, réunies sous le titre collectif de “White, Blue and Red”. Chacune correspond à un aspect différent de l’art contemporain. Plutôt lyrique, “White” (18 mars-16 avril) reprend le travail de quatre artistes : Ingolfur Arnarsson et Hilmar Bjarnason, l’Allemand Andreas Karl Schulze et le Hollandais Robin von Harreveld. “Blue” (21 mai-2 juillet), frais et exotique, présente deux des quatre femmes participant à l’exposition “Sensation” qui a fait beaucoup parler d’elle à Londres et à New York. Leur travail, agressif et provocateur, joue avec l’émotion humaine dans les moments les plus extrêmes. “Red” (14 octobre-19 novembre) évoque la vie tumultueuse et le radicalisme politique de Roska (1940-1996), peintre, photographe et auteur de films, membre d’un groupe d’artistes anarchistes européens.

Helsinki, pour sa part, consacre une rétrospective à Malevitch (Musée d’art Didrichsen, 15 février-15 juin ), avec des peintures provenant du Musée russe de Saint-Pétersbourg, qui réunira La Croix noire, Le Cercle noir et Le Carré rouge. Et Diego Rivera sera à l’honneur au Musée d’art de la Ville d’Helsinki (31 mars-28 mai). Quant à Bologne, elle s’est penchée sur la sensibilité artistique de plusieurs créateurs du siècle. Organisées en collaboration avec les Fondations Giacometti et Klee de Zurich et l’Art Institute de Chicago, trois grandes expositions autour de dessins et de sculptures d’Alberto Giacometti, d’aquarelles et de dessins de Paul Klee et de Paul Cézanne se tiennent au Musée Morandi jusqu’en mars 2001. Morandi a réalisé des portraits intenses de sa ville natale, les maisons et les cours de la via Fondazza telles qu’il les voyait de la fenêtre de son atelier. Sa peinture est mise en parallèle avec les œuvres des trois protagonistes de l’art européen de XXe siècle, afin de souligner leurs rapports de langage et la profondeur de leur proximité esthétique.

La photographie à la mode
La photographie, très en vogue, est quasi omniprésente dans les villes, et en particulier à Bruxelles. “We are so happy” qui, par son titre, baigne dans l’ambiance américaine des années soixante, a pour thème le bonheur à travers le XXe siècle et résonne comme le slogan de toute la capitale, puisque les “images optimistes” des photographes de l’agence Magnum, reproduites en grand format, seront réparties dans Bruxelles de juillet à septembre. Par ailleurs, à l’instar d’autres capitales européennes, un ensemble de photographies dévoile Bruxelles en six grandes périodes, de 1850 à 2000 : les précurseurs, la Belle Époque, l’entre-deux-guerres, les années cinquante, les années “béton”, et la ville comme théâtre d’activités. “Bruxelles, (une ville) en photographie” est un recueil d’images par une cinquantaine de photographes belges et étrangers (Le Botanique, Centre culturel de la communauté française, 7 avril-4 juin). Plus au nord, à Reykjavik, se tiendra une exposition de photographies du XIXe siècle (9 juillet-7 août), “L’Islande vu par les Français”, car les premiers a prendre des clichés de l’île étaient des scientifiques et des voyageurs français, tel Louis Rousseau, photographe au Muséum d’histoire naturelle, qui en 1856 a rejoint Napoléon III en excursion en Islande.

En Italie, Bologne s’intéresse davantage à l’histoire de la photographie. “100 en 2000” (Galerie Photology, 27 janvier-29 avril) montrera 100 tirages, du Pictorialisme au contemporain, en passant par la photographie pure, le modernisme, le reportage, le Pop art... Et tandis qu’Avignon reprend le travail du photographe Robert Hupka sur la Pietà de Michel-Ange (chapelle de l’Oratoire, 15 juin-15 août)  qui a attiré des dizaines de milliers de visiteurs à Paris, la rétrospective du photographe américain Andres Serrano, “Body and Soul”, comprenant 60 œuvres de différentes séries, ouvrira à Bergen en mars. Elle partira l’année suivante dans trois autres villes du nord de l’Europe : Tromsø, Oslo et Helsinki. Cette dernière consacre un record de quatorze expositions à la photographie ancienne et contemporaine. La plus créative, “Some Parts of This World”, regroupe les œuvres les plus actuelles de huit pays autour du portrait, du paysage et de la photographie de rue (Musée finlandais de la photographie, 1er avril-4 juin). La plus controversée, “Ecce Homo”, se tiendra en juin : l’artiste suédoise Elisabeth Ohlson a imaginé le Christ en homme d’aujourd’hui, mangeant des chips et buvant du mousseux, entouré de travestis dans la Cène.

Le spirituel et le sacré
Les fins de siècle et encore plus les fins de millénaire conduisent l’homme à s’interroger sur son identité, son sentiment religieux et le spirituel. Saint-Jacques-de-Compostelle, haut lieu de pèlerinage, présente un “Autoportrait de Compostelle”, un regard sur la ville sous l’inspiration concertante de l’œuvre de Torrente (Église de l’Université, avril-septembre). Et “ce n’est pas une coïncidence, précisent les organisateurs, si un cadre sacré a été choisi. Les particularités architectoniques de l’église elle-même, avec ses retables restaurés, seront mis à profit, s’intégrant parfaitement dans cette atmosphère globale que l’on veut faire ressentir au visiteur”. Le San Martino Pinario abritera “Les visages de Dieu” (juin-septembre). Une série de pièces, préhistoriques pour plus les plus anciennes jusqu’aux images du monde actuel, choisies selon les motifs, thèmes et traditions, iconiques ou aniconiques en fonction des tendances ou des exigences des différentes religions, illustrera sept millénaires d’évolution avec une interrogation sous-jacente : quelle représentation divine retiendra-t-on dans ce passage vers le troisième millénaire ? À Cracovie, la ville du pape, un cycle sur ce même thème regroupe trois expositions. “Les Dieux de l’Ancienne Égypte”, permanente, qui sera inaugurée le 10 juin, présentera une partie des collections du Musée archéologique : près de 1 500 momies, stèles, ushebtis, sarcophages et autres objets datés de l’Ancien Empire jusqu’à la période copte, dont la pièce vedette est un sarcophage de 2 300 ans, avec la momie de la prêtresse d’Isis, Iset-Iri-Hetes. Le Cloître des franciscains accueillera “Les trésors de Saint-François” (20 septembre-26 novembre) provenant des collections secrètes du monastère. Enfin, au Musée archéologique, “Le berceau du christianisme slave” (7 novembre-31 décembre) réunira un ensemble d’icônes et de manuscrits byzantins du XIe au XVIIIe siècle, issus du Musée national de Skopje et du Musée d’Ohrid, en Macédoine.

Reykjavik célébrera le millième anniversaire de la conversion de l’île au christianisme, dont l’histoire est relatée dans les manuscrits médiévaux islandais exposés à l’Institut Arni Magnusson (1er juin-31 août). Pour montrer que les sensibilités artistiques actuelles ne s’opposent pas au sentiment religieux qui les anime en cette année 2000, les Islandais de Reykjavik proposent une réflexion sur l’art religieux, “Plus près de toi” (Musées Sigurjon Olafsson et Asmundur Sveinsson, à partir du 5 novembre), à travers une sélection de peintures et sculptures d’artistes nordiques contemporains travaillant autour de thèmes chrétiens ou spirituels. Dans Bologne la pieuse, la Galerie d’art moderne se penche sur les développements de l’art occidental au cours du XXe siècle. L’idée de spiritualité comme source possible d’une identité européenne sera le fil conducteur de “L’ombre de la raison”, rassemblant des œuvres de Bacon, Beuys, Boccioni, Boltanski, Duchamp, Fontana, Giacometti, Klein, Malevitch, Mondrian, Merz, Munch, Paladino et Polke. C’est pourtant un projet finlandais, dans une spécialité propre à la région, qui unira le mieux les villes en elles. “FIND” verra le jour simultanément dans les neuf cités et fera découvrir durant tout le mois de février le design nordique à l’Europe entière. Y seront présentés cinquante artistes designers, soutenus par trente-six petites et moyennes entreprises finlandaises éditant meubles et textile, ou se consacrant à l’immobilier, au design graphique et industriel. “FIND” se tiendra au Grenier à sel d’Avignon, au Musée des arts et du design d’Helsinki (la capitale organisatrice), à la Galerie d’art moderne de Bologne, à l’Institut supérieur pour l’étude du langage plastique de Bruxelles, au Centre japonais d’art et de technique Manggha à Cracovie, au Palais de Fonseca à Saint-Jacques de Compostelle... Preuve que les Finlandais savent faire leur promotion !

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°97 du 21 janvier 2000, avec le titre suivant : L’Europe des arts célèbre l’an 2000

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