PORTRAIT

Audrey Azoulay l’emporte au final face au Qatar pour diriger l’Unesco

Ancienne ministre de la Culture et de la communication

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 18 octobre 2017 - 512 mots

1972 Audrey Azoulay naît à Paris dans une famille juive marocaine. Son père, André Azoulay, un banquier d’affaires originaire d’Essaouira dans le sud marocain, deviendra en 1991 le conseiller économique du roi Hassan II puis de Mohammed VI. Après des études de gestion à l’université de Paris-Dauphine, puis à Sciences Po Paris, elle entre à l’ENA en 1998. À sa sortie de l’école, elle rejoint la direction générale des Médias du ministère de la Culture où elle supervise le bureau audiovisuel. Puis, en 2003, elle entre à la Chambre régionale des comptes d’Île-de-France.

2006 Elle intègre le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) en tant que directrice financière et juridique. Elle gravit plusieurs échelons jusqu’à en devenir la numéro deux en 2011. Elle pilote en particulier avec succès la numérisation des salles de cinéma. En huit ans, elle consolide sa connaissance du milieu audiovisuel et se forge un bon carnet d’adresses. Elle rencontre ainsi Julie Gayet, la future compagne de François Hollande.

2014 Hollande devenu président de la République lui demande en septembre de rejoindre son cabinet pour la conseiller sur la culture. Elle y remplace David Kessler. Une de ses missions consiste à reconnecter François Hollande avec le milieu culturel et trouver une personnalité susceptible de remplacer Fleur Pellerin, également issue de la promotion « Averroès » de l’ENA et qui n’a plus les faveurs du président.

2016 Ce sera elle, à la surprise générale. Elle devient la troisième ministre de la Culture du quinquennat. Elle reprend au pied levé, en février, les débats parlementaires sur la loi relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine, et doit faire face à la fronde des élus de tous bords sur les dispositions prévues pour les espaces protégés. La loi est finalement votée et promulguée en juillet 2016. Elle se consacre surtout au dossier des intermittents du spectacle et à la préparation du budget 2017. François Hollande lui fait un beau cadeau en augmentant le budget de la mission « Culture » de 6,6 %. Ce sera insuffisant pour que le monde de la culture se réconcilie avec lui.

2017 Encore ministre, anticipant une défaite à la présidentielle, elle se porte candidate à la direction générale de l’Unesco avec le soutien de l’ancien président et plus tard d’Emmanuel Macron. Contre toute attente, elle est élue au 5e et dernier tour le 13 octobre face au dernier candidat resté en lice, le représentant du Qatar Abdulaziz Al-Kawari, par 30 voix contre 28. Les 58 électeurs constituent le conseil exécutif de cette agence de l’ONU qui a son siège à Paris. Le camp arabe, qui espérait bien que le poste lui revienne enfin avec pas moins de 4 candidats issus de ses rangs (Qatar, Égypte, Liban, Irak), a pâti des dissensions en son camp consécutives au conflit du Qatar avec ses voisins. Audrey Azoulay prendra ses fonctions fin novembre alors que les États-Unis et Israël ont annoncé qu’ils se retireraient l’an prochain de l’organisation. Sa nomination à la direction générale doit cependant être validée le 10 novembre par la Conférence générale de 195 membres.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°487 du 20 octobre 2017, avec le titre suivant : Audrey Azoulay l’emporte au final face au Qatar pour diriger l’Unesco

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