Pompidou-Metz - Une galerie du Temps

Le Centre Pompidou-Metz va ouvrir une exposition semi-permanente de chefs-d’œuvres

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 2 octobre 2013 - 580 mots

METZ - Aurélie Filippetti a officialisé mardi 24 septembre, l’ouverture prochaine d’une exposition semi-permanente au Centre Pompidou Metz (CPM).

Il s’agira de vingt grandes œuvres (par la taille et la qualité) prêtées par le Centre Pompidou pour une durée de deux ans. Inspiré par la galerie du Temps au Louvre-Lens, le projet était en préparation depuis plusieurs mois mais les déclarations du président (PS) de la région Lorraine, Jean-Pierre Masseret ont obligé la ministre à changer son discours. Rebondissant sur les propos d’Aurélie Filippetti concernant « une certaine déception des visiteurs dans une période sans exposition temporaire », celui-ci en rajoute en pointant « des résultats qui ne sont pas à la mesure des enjeux » et menace même de remettre en cause la participation de la Région. De son côté Laurent Le Bon, directeur du CPM défend son bilan. « Il y a en permanence deux galeries ouvertes d’une superficie de 2 400 m² tandis que 70 % du temps tous les espaces sont ouverts ». Et d’ajouter en faisant remarquer que la note de satisfaction des visiteurs est de 4,7 sur 5 et que le nombre d’adhérents est stable (6 500) : « Il y a certes une baisse de la fréquentation mais elle n’est pas imputable à notre offre ».

Le premier musée en région
Après un pic à 800 000 visiteurs la première année, la fréquentation a baissé à 550 000 en 2011, puis 475 000 en 2012 et sera autour de 400 000 en 2013. « J’ai toujours tablé sur 250 000 visiteurs », explique Laurent Le Bon, « il est normal qu’après l’euphorie de l’ouverture la fréquentation diminue ». Avec 400 000 visiteurs, à l’exception du Louvre-Lens et du Mucem qui vont eux aussi bénéficier de l’effet d’ouverture, le Centre Pompidou-Metz reste le premier « musée » en région, devant le Musée Fabre de Montpellier (380 000 visiteurs en 2012) et le Musée des beaux-arts de Lyon (327 000 visiteurs en 2012). Cependant la baisse de la fréquentation payante conjuguée à une hausse des dépenses et un manque d’anticipation ont abouti à une perte d’exploitation de 680 000 euros en 2012, sur un budget de 13 millions d’euros, alimenté par la région (4 millions) Metz Métropole (4,6 millions), la Ville (0,4), le Département (0,1) et les ressources propres. Le CPM a pu cependant couvrir cette perte en puisant dans les excédents (non prévus) de 2010 et 2011.

Laurent Le Bon pense atteindre l’équilibre d’exploitation en 2013 en réutilisant partiellement la scénographie des expositions précédentes, en allongeant la durée des expositions et en multipliant les coproductions. L’arrivée d’un nouveau mécène, Hermès, va également compenser la perte de deux mécènes en 2012. Le CPM peut également compter sur le soutien sans faille du Gouvernement. Il se murmure en effet qu’Aurélie Filippetti, par ailleurs Conseiller général de Maizières-lès-Metz, pourrait rejoindre la liste du maire sortant (PS) Dominique Gros (70 ans) et prendre la tête de la municipalité le jour où elle n’est plus ministre. En visite à Florange la semaine dernière, François Hollande a promis 4 millions d’euros pour le Pompidou-Metz afin de financer des travaux sur le bâtiment. Jean-Marc Ayrault doit même visiter les lieux vendredi 4 octobre. Il peut également compter sur le soutien d’Alain Seban, le président du Centre Pompidou, qui après l’échec du Centre-Pompidou Alma (au Palais de Tokyo), puis l’arrêt du Centre-Pompidou Mobile et les difficultés de mise en œuvre du Centre-Pompidou virtuel, aimerait bien mettre définitivement sur orbite l’un de ses satellites.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°398 du 4 octobre 2013, avec le titre suivant : Pompidou-Metz - Une galerie du Temps

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