Zimmermann, question de distance

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 250 mots

Pour sa première exposition personnelle en galerie, Xavier Zimmermann, dont on avait eu l’occasion de découvrir une impressionnante série de façades à la Villa Médicis en 1994 et un magnifique ensemble de paysages enneigés à la Bibliothèque Nationale au printemps 1998, délivre une suite d’images aux architectures prégnantes.

Celles-ci présentent différents lieux urbains plus ou moins familiers, les uns extérieurs, les autres clos, mais toujours transparents, qui sont autant d’endroits de rassemblement ou de croisement – lieux de spectacle, de commerce ou de simple passage. Elles mettent en évidence ce qu’il en est d’une organisation de l’espace social, de sa libre circulation comme de son cloisonnement. L’artiste qui tente par là « d’identifier une des fonctions de l’architecture » vise à souligner comment celle-ci invite les populations à habiter l’espace sans pour autant les conduire à s’y rencontrer. Dans ce contexte, Xavier Zimmermann est plus particulièrement intéressé par tout ce qui relève d’une architecture de la transparence, dans une sorte de contrepoint à la qualité même d’écran propre à l’idée de façade. Sa dernière série intitulée Panoptique, titre emprunté à Michel Foucault, est notamment constituée de vues qui surenchérissent les notions de traversée, de mise en abyme et finalement de perte. C’est à l’idée générique d’une problématique de la distance, entendue comme concept spatial tant de séparation que de rapprochement, que le travail de Zimmermann se détermine dans cette quête d’un rapport au réel qui n’est somme toute jamais celui dont nous pensons faire l’expérience.

Galerie Cent8, jusqu’au 20 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Zimmermann, question de distance

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