Art contemporain - Collection

Yvon Lambert, la passion de l’art

Collection Lambert, Avignon (84) – Jusqu’au 4 juin 2023

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 25 avril 2023 - 332 mots

Collection -  Pour la première fois depuis l’inauguration, il y a plus de vingt ans, de la Collection Lambert en Avignon, une exposition réunissant 250 œuvres du fonds de la donation (dont le Centre national des arts plastiques assure la gestion depuis 2012) occupe l’intégralité des hôtels de Caumont et de Montfaucon.

Petit rappel : en 2012, Yvon Lambert effectue une donation à l’État de la majeure partie de sa collection, soit environ 600 œuvres. Celles-ci jalonnent soixante ans de son activité de galeriste « amoureux de l’art de son temps », avec notamment des ensembles de Nan Goldin, Cy Twombly, Jean-Michel Basquiat, Robert Ryman, Sol LeWitt… Yvon Lambert s’est enthousiasmé tour à tour pour l’art conceptuel américain – qu’il fut l’un des tout premiers à exposer en France – et pour la figuration narrative apparue dans les années 1980. L’exposition actuelle présente l’originalité d’avoir été conçue en écho à la parution du livre Une histoire intime de l’art, dédié à l’histoire de la collection, et non l’inverse. Elle choisit par ailleurs de s’émanciper de la chronologie pour présenter un parcours faisant la part belle aux émotions, en cela fidèle à l’esprit du marchand. On déambule ainsi d’un chef-d’œuvre à l’autre, de la série des photos brûlées de Douglas Gordon (déclinée par l’artiste dans la cité des Papes pour l’exposition « Beautés », en 2008) à une installation filmique hypnotique de Jonathan Horowitz (Silent Movie, 2003), des portraits du Klu Klux klan par Andres Serano (The Klan, 1990) aux images intimes de Nan Goldin, des peintures poignantes de Basquiat aux toiles silencieuses de Brice Marden, d’Agnes Martin ou de Edda Renouf. La plupart des pièces appartiennent désormais à l’histoire de l’art : ainsi du somptueux mural de Sol LeWitt, une œuvre à protocole installée de façon permanente ; de l’installation de Giulio Paolini sur les ruines de l’Antique (Hierapolis, 1982), ou encore de cette petite sculpture de Carl Andre, Hourglass (1962), présentée, du fait de sa fragilité, sous vitrine, à la façon d’une merveilleuse relique des avant-gardes.

« Une histoire intime de l’art. Œuvres de la donation Yvon Lambert »,
collection Lambert, 5, rue Violette, Avignon (84), collectionlambert.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°764 du 1 mai 2023, avec le titre suivant : Yvon Lambert, la passion de l’art

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