Voyage initiatique en Di Rosa land

Alors que cet artiste, consacré par la reconnaissance internationale du mouvement des années 1980 dont il est issu, aurait pu répéter en boucle ses procédés (toiles saturées de couleurs, de comics et de monstres archétypaux), il a choisi dans les années 1990 d’aller confronter son univers artistique occidental à d’autres cultures.

Ce tour du monde, aventure humaine qui a démarré en Bulgarie en 1992 et s’est poursuivie en Israël en 2010, fait naturellement escale à La Rochelle. Pour ce plasticien globe-trotter, ses itinérances nourrissent son travail, tissant « des relations entre les cultures et les savoir-faire, à l’exact opposé du monde tout de même très unilatéral dans lequel nous vivons ».
Si l’on retrouve ici son imaginaire positif, mixant comme toujours l’élite et le populaire, on prend surtout plaisir à voir comment Di Rosa enrichit son art en allant puiser ailleurs des pratiques inédites : le tissage (Bénin), l’incrustation de la laque (Viêtnam), la peinture sur peau (Éthiopie) ou la vannerie en câbles de téléphone (Afrique du Sud). Et lorsqu’on voit toute cette liberté créatrice à l’œuvre, nourrie par les cultures du monde, on se dit qu’il n’est guère surprenant qu’Hervé Di Rosa soit le fondateur en 2000 du Musée international d’art modeste (Miam) à Sète où c’est une autre « contrée » qui expose pour ses vingt ans d’existence : la « Présipauté » de Groland (jusqu’au 11 novembre 2012).