Photo - Charlotte Abramov (née en 1993) avait 17 ans quand on a diagnostiqué le cancer de son père.
Un choc pour elle qui pensait que le médecin qu’il était serait à l’abri des maladies. Elle prend ses premières photos qui deviendront l’amorce d’un projet au cours duquel elle suivra Maurice dans la maladie, puis dans la lente reconstruction pareille à une renaissance quasi miraculeuse. De cette aventure complice est né un livre, édité grâce à 777 contributeurs et qui a été finaliste du prix Nadar. Sept ans plus tard, elle en fait une exposition. Pas le simple déploiement des images d’un livre, mais un voyage immersif dans l’esprit d’un homme au bord du gouffre avec ses moments d’absence et une fantaisie retrouvée. Le coma devient un passage dans une tente noire où les scanners de cerveau avoisinent les portraits dans un miroir déformant. Avec son sens de l’image, la photographe met en scène dans un esprit surréaliste la désorientation spatio-temporelle, l’apprentissage du langage et les errances nocturnes quand Maurice se sentait comme un roi dans une nuit sans cauchemars. Les dernières photos prises au restaurant Georges, au sommet du Centre Pompidou, font penser aux coursives d’un vaisseau spatial en route pour l’au-delà. Comme pour conjurer le deuil, elle est revenue se prendre en photo là où elle avait pris ses derniers clichés de Maurice dans une dernière séquence inédite où l’absence devient présence.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Voyage avec mon père
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°790 du 1 novembre 2025, avec le titre suivant : Voyage avec mon père







