Varda à la plage

Un dialogue inattendu et piquant, à l’image de l’esprit poétique de l’abeille Agnès Varda, qui scrute, butine, s’amuse, dialogue, compose – et qui, depuis la Biennale de Venise de 2003, développe une activité d’artiste plasticienne avec des installations, des projections, de multiples écrans, ou encore ses étonnantes « cabanes de cinéma », constituées de bobines de films. On flâne dans cette exposition comme dans un carnet de voyage, où ressuscitent aussi les liens amicaux de Varda avec Pierre et Colette Soulages, Alexander Calder dansant sur la plage, Miquel Barceló, ou encore les pêcheurs de Sète. Le parcours s’explore avec le même esprit que son joyeux catalogue, aéré, ressemblant à un magazine waterproof que l’on pourrait emmener à la plage : avec plaisir, en déposant tout esprit de sérieux. Pas de pompeuse rétrospective ici, mais une exposition colorée, gourmande et ludique, où l’on déambule et où l’on voit s’envoler des acrobates, où l’on entend les sons des vagues et des jeux de plage. Une invitation sensible à parcourir l’œuvre de photographe, de cinéaste et d’artiste de cette curieuse impénitente et féministe, dont Jacques Demy partagea la vie.