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Van Caeckenbergh, nébuleuses artistiques

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 février 2002 - 261 mots

La plupart des œuvres de cet artiste belge, la quarantaine entamée, se présentent comme des constructions à la fois mentales et objectives, qui forment des assemblages d’une extraordinaire complexité, quand ce ne sont pas des dessins-collages pseudo scientifiques. Elles montrent surtout l’intérêt de l’artiste pour tout ce qui touche aux questions de la collection, de la classification et de la création de systèmes. Parent proche d’un auteur comme Borgès, soucieux de chercher à établir, voire à rétablir, un peu d’ordre dans le chaos de la connaissance humaine, Patrick Van Caeckenbergh a structuré son travail en différents chapitres qui permettent de mieux en aborder les problématiques. D’une réflexion sur les mécanismes de la nature humaine, il s’est interrogé ensuite sur ceux du monde, pour se situer lui-même en position d’« animal domestique » et redécouvrir finalement par un retour à la campagne un bien-être archaïque. La démarche de Caeckenbergh tente ainsi une vaste traversée de la question du vivant en confrontation avec celle de l’artificiel. Il y va d’un principe de remise en question permanente dans cette qualité de réflexion où, comme le disait Lavoisier, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Vouloir mettre de l’ordre là-dedans relève donc d’un pari insensé. Tel est celui de l’artiste, dont le projet des Nébuleuses présenté chez & : in Situ réunit un nouvel ensemble de collages, de maquettes et de sculptures tous aussi surprenants les uns que les autres.

- PARIS, galerie & : in Situ, 10, rue Duchefdelaville, tél. 01 53 79 06 12, 26 janvier-2 mars.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°533 du 1 février 2002, avec le titre suivant : Van Caeckenbergh, nébuleuses artistiques

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