Urbino au temps de sa splendeur

Des découvertes inattendues sont apparues lors de la restauration du palais

Le Journal des Arts

Le 27 mars 1998 - 390 mots

Urbino a été l’un des principaux foyers de la Renaissance italienne, grâce à ses ducs qui ont su s’entourer des meilleurs artistes de leur temps, tel Piero della Francesca. Des découvertes inattendues, de faïences notamment, survenues lors de la restauration du palais ducal et aujourd’hui présentées au public, apportent d’intéressants témoignages sur la vie à la cour d’Urbino.

URBINO. Présentée dans le palais ducal, à quelques pas des chefs-d’œuvre de Piero della Francesca et du studiolo de Federico da Montefeltro, cette exposition livre le résultat des recherches effectuées sur l’une des cours princières les plus raffinées de la Renaissance italienne. Y sont montrés les matériels retrouvés lors des travaux de restauration de l’aile septentrionale de la cour d’Honneur : à cette occasion, l’un des côtés du monumental extrados de la voûte de la grande salle du Trône avait été évidé. De magnifiques céramiques, mais aussi des monnaies, des chaussures Re­naissance, de la vaisselle de table, des fragments d’objets en verre, des peignes, des moulages de plâtre… ont été exhumés de la maçonnerie. Les trouvailles les plus remarquables sont les céramiques, aussi bien pièces utilitaires sans ornement que vaisselle de table finement émaillée, la fameuse majolique.

Des précisions chronologiques
Grâce aux treize monnaies de Guidobaldo Ier, datables entre 1502 et 1508, les faïences retrouvées peuvent être attribuées aux deux premières décennies du XVIe siècle ; elles constituent ainsi une référence chronologique sûre pour la typologie des céramiques italiennes pré-Renaissance, qui est encore assez floue. Il s’agit d’environ quarante objets, qui montrent des affinités avec la production contemporaine d’Émilie-Roma­gne, mais surtout un lien très fort avec les symboles et l’iconographie propres à la cour d’Urbino. Les verres retrouvés témoignent aussi du raffinement ducal, en particulier un fragment d’une coupe dorée probablement fabriquée à Murano, au début du XVIe siècle, et des fragments de gobelets en verre soufflé d’une très grande finesse. Signalons enfin – d’autant plus précieux qu’ils sont rares – les exemplaires de chaussures Renaissance et des éléments de l’élégante livrée de cour. Autant de raisons de visiter un palais qui, en raison du récent tremblement de terre, a vu s’effondrer sa fréquentation, comme tant d’autres monuments de l’Ombrie et des Marches.

TÉMOIGNAGES INÉDITS SUR LA VIE DE COUR, jusqu’à fin avril, Palazzo Ducale, Piazza Duca Federico, Urbino, tél. 39 722 27 88, mardi à samedi 9h-19h, dimanche et lundi 9h-14h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°57 du 27 mars 1998, avec le titre suivant : Urbino au temps de sa splendeur

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