« Les jours étranges nous ont découverts, les jours étranges ont retrouvé notre trace, ils vont anéantir nos joies les plus simples […]. Et au fil de leurs étranges heures, nous languissons, seuls, corps égarés, souvenirs abusés, comme nous passons du jour à une étrange nuit de pierre. »
Tirant son titre d’une chanson des Doors de 1967, l’exposition « Strange Days », conçue par Xavier Franceschi, directeur du Frac Île-de-France, convoque au Plateau une quinzaine d’artistes et autant d’œuvres variant les médiums (photographie, sculpture, objet, installation, film, vidéo), qui, sans s’inscrire dans un art frontalement engagé, font part d’un certain désenchantement à l’égard du monde actuel affrontant embrasements et dérèglements multiples. « De ce monde qui ne cesse de nous annoncer d’étranges, d’inquiétants lendemains » (Franceschi), les plasticiens réunis ici, tant prometteurs (Xavier Antin, David Douard) qu’établis (Erica Baum, Maurice Blaussyld, Paul Sietsema…), s’en font les révélateurs en focalisant sur un certain nombre de caractéristiques (tension, absence, dispersion, violence, etc.) qui sous-tendent leurs productions, souvent hybrides et faites de matériaux « pauvres », se faisant l’écho d’un temps présent chahuté. Plongés dans l’obscurité (l’éclairage ne provient que des œuvres exposées), les visiteurs déambulent dans un parcours chaotique où des pièces disséminées aux quatre vents (phrases sibyllines courant au plafond, caisses de transport en bois posées contre un mur, landau fantomatique suspendu, images du 11 Septembre 2001…), toutes acquises récemment par le Frac Île-de-France, nous font baigner dans un univers étrange et déceptif invitant à méditer sur le devenir de l’humanité.
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Une exposition au charme étrange et pénétrant
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Abonnez-vous dès 1 €Frac Île-de-France, Le Plateau, 22, rue des Alouettes, Paris-19e, www.fraciledefrance.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°699 du 1 mars 2017, avec le titre suivant : Une exposition au charme étrange et pénétrant