Un Venet royal à Versailles

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 23 août 2011 - 253 mots

Après Koons, Veilhan et Murakami, Venet est l’invité cette année de Jean-Jacques Aillagon au château de Versailles. Mieux que celui de ses prédécesseurs, son art trouve là un cadre à sa pleine mesure.

Exclusivement présentées en extérieur, les sculptures de Venet, qui ont été placées sur le parvis du château et dans les jardins, sont en parfait écho avec l’esthétique mêlée de classicisme et de baroque du site.  Le jeu d’arcs qu’il a dressés de part et d’autre de la statue équestre de Louis XIV, et qui l’encadrent royalement, opère en surenchère formelle de l’image que le monarque s’est toujours appliqué à se donner. Il l’érige en une figure de gloire ample et prestigieuse qui en organise le triomphe dans le respect le plus absolu du cadre architectural avec lequel il compose sur le mode minimal d’un grand dessin dans l’espace. 

Dialogue avec Le Notre 
Les Arcs, Lignes indéterminées et Effondrements, que Bernar Venet a installés sur la terrasse devant la façade de Jules Hardouin-Mansart, autour du bassin d’Apollon et à proximité du Grand Canal, dialoguent heureusement tant avec le bâti qu’avec le géométrisme des parterres de Le Nôtre. Ils s’inscrivent avec justesse dans tous les jeux de perspective du parc, ne débordant jamais visuellement la cime des arbres et instruisant tout un lot de points de vue qui font encore mieux éclater la beauté des lieux. Enfin, du lever jusqu’au coucher du soleil, la couleur rouge-brun de l’acier corten dont ils sont trempés joue avec bonheur des permanentes variations de la lumière.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°638 du 1 septembre 2011, avec le titre suivant : Un Venet royal à Versailles

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