Art moderne

POSTIMPRESSIONNISME / VISITE GUIDÉE

Un regard sur le postimpressionnisme

Par Élisabeth Santacreu · Le Journal des Arts

Le 12 décembre 2025 - 433 mots

VERSAILLES

À Versailles, le Musée Lambinet expose près de 50 œuvres rassemblées par un couple de collectionneurs.

Vue de l'exposition « Passion post-impressionniste » au Musée Lambinet à Versailles. © Pierrick Daul / Ville de Versailles
Vue de l'exposition « Passion post-impressionniste » au Musée Lambinet à Versailles.
© Pierrick Daul / Ville de Versailles

Versailles. Émilie Maisonneuve, directrice du Musée Lambinet, présente celui-ci comme « une maison de collectionneurs », car il a bénéficié d’importantes donations consenties par des amateurs. Parmi ceux-ci, Fernande (1903-2004) et Marcel (1901-1991) Guy lui ont légué l’ensemble de tableaux et œuvres sur papier qu’ils possédaient ainsi que quelques objets d’ameublement. Pour la première fois, le musée présente l’intégralité de la collection d’une cinquantaine d’œuvres ainsi qu’une commode et un cartel du XVIIIe siècle, sans mise en comparaison avec d’autres œuvres n’appartenant pas à la collection comme cela avait été le cas en 2006. Cette exposition s’accompagne d’un catalogue présentant chaque œuvre avec sa date d’acquisition quand elle est connue : Marcel Guy avait rédigé un inventaire qui est venu au musée avec la collection.

« Mon épouse de 1945 à 1963 a réuni après de longues stations dans les salles de vente, des achats, des échanges, une collection de peintures, aquarelles, dessins de peintres postimpressionnistes – Loiseau, Luce, Signac, Lebourg, Maufra, etc. – qui a pris et prendra encore une valeur certaine. Pendant près de vingt ans, j’ai suivi ses efforts et apprécié cette collection et tiens à ce qu’après notre mort elle ne soit pas dispersée », écrivait Marcel Guy dans son testament. L’essentiel des achats a eu lieu à Drouot mais aussi dans les galeries, particulièrement celle de Reynald Forgeot, spécialiste du postimpressionnisme et sans doute devenu un proche du couple. Dans son testament, Fernande Guy mentionne que c’est elle la première qui s’est intéressée à ces artistes. Et on sait que la première œuvre inventoriée, Champ de blé ou Champ de blé en Normandie (n. d.) de Gustave Loiseau, acquise en 1946 auprès de Forgeot, a en réalité été échangée contre un autre Loiseau, Un pont à Paris qui avait été acheté « dans une galerie entre la rue La Boétie et le boulevard Haussmann », précise l’inventaire.

Maximilien Luce (1858-1941), Paysage, Bazincourt, 1897, huile sur bois. © Ville de Versailles / Raphaële Fresnais
Maximilien Luce (1858-1941), Paysage, Bazincourt, 1897, huile sur bois.
© Raphaële Fresnais / Ville de Versailles

Le public peut donc admirer un ensemble de belle tenue essentiellement composé de paysages. Il redécouvre ces œuvres, présentées d’habitude en partie seulement et, bien sûr, rarement pour ce qui concerne les dessins. Ceux-ci, qui ont été toujours exposés par le couple Guy, ont souffert avec le temps, tout comme les toiles qui étaient encrassées : toute la collection est passée dans les mains des restaurateurs. Émilie Maisonneuve avoue avoir pu enfin admirer la lumière et les couleurs délicates de Pont suspendu d’Elbeuf (1911) de Gustave Loiseau, tandis que la restauratrice des peintures, Élodie Delaruelle, raconte dans le catalogue avoir connu la même émotion avec Bords de l’Orge à Saint-Chéron (1897) d’Armand Guillaumin.

William Malherbe (1884-1951), Nature morte, 1922, huile sur panneau. © Ville de Versailles / Thierry Ollivier 2025
William Malherbe (1884-1951), Nature morte, 1922, huile sur panneau.
© Thierry Ollivier / Ville de Versailles
Passion post-impressionniste,
jusqu’au 15 février 2026, Musée Lambinet, 54 boulevard de la Reine, 78000 Versailles.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°666 du 28 novembre 2025, avec le titre suivant : Un regard sur le postimpressionnisme

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