Architecture

Un programme intergénérationnel

Par Sophie Trelcat · Le Journal des Arts

Le 25 février 2015 - 477 mots

À Paris, l’agence AZC signe un bâtiment réunissant dans la même structure un hébergement pour personnes âgées dépendantes et une crèche formant l’ensemble hospitalier Notre-Dame-de-Bon-Secours.

PARIS - Le quartier du Petit-Montrouge dans le 14e arrondissement parisien, plus connu sous le nom de quartier Alésia, possède le charme tout particulier et peu répandu dans la capitale d’être conçu à petite échelle. Ayant échappé aux percées du baron Haussmann sous le second Empire, on y trouve des pavillons ou ateliers d’artistes alignés dans des ruelles en impasse, parfois bordés de superbes jardins. À la lisière de plusieurs de ces villas, le promeneur est confronté à une autre échelle : celui de l’ensemble hospitalier Notre-Dame-de-Bon-Secours formé d’un ensemble de grosses bâtisses hétéroclites. La création de ce dernier remonte à 1868, alors que l’Abbé Carton confie aux sœurs de Sainte-Marie, puis aux sœurs Augustines, la gestion d’un asile et d’un hôpital. Organisé à l’origine autour d’une église, le site a connu quelques déboires au gré de ses agrandissements. Aujourd’hui, le transfert de la maternité sur un autre emplacement est l’occasion de remodeler l’îlot de trois hectares au moyen de la construction d’un nouvel équipement regroupant un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) de 98 lits et une crèche de 64 berceaux. D’ici 2017, la construction d’un foyer d’accueil médicalisé complétera la restructuration.

Une boucle salutaire
Pour le premier acte de l’opération, les architectes Grégoire Zündel et Irina Cristea (lauréats du concours en 2009 et fondateurs de l’atelier AZC) ont décaissé l’ensemble du terrain dans l’objectif de retrouver des liens de plain-pied avec le jardin et les constructions voisines. L’édifice compact, enveloppé de verre sérigraphié et développé sur six niveaux, est d’une grande simplicité. Sa répartition programmatique n’en est pas moins astucieuse. Les fonctions s’organisent autour de deux patios plantés, lesquels ont une double fonction : ils apportent de la lumière naturelle dans l’épaisseur du bâti et ils permettent une organisation du plan en boucle. Ainsi les malades atteints d’Alzheimer peuvent déambuler en continu sans souffrir d’un sentiment d’emprisonnement, tandis que le personnel économise ses déplacements en évitant des allers-retours. Les salles d’activités et le restaurant (habituellement placés en rez-de-chaussée) ont été aménagés au quatrième niveau, ceinturé par une faille de bois de mélèze de couleur miel. Dans ce creux ont été glissées une immense terrasse et une promenade extérieure. L’ensemble du bâtiment devient vivant par ce jeu de circulations et des liens visuels indirects se créent avec la crèche occupant une partie du rez-de-chaussée. L’aspect sécuritaire aura eu, hélas, raison d’une idée forte des architectes qui avaient privilégié des transparences vitrées entre les deux établissements.

Fiche technique

Maître d’ouvrage : Groupe I3F
Utilisateur : Association Notre-Dame de Bon Secours
Maître d’œuvre : Agence AZC, Irina Cristea et Grégoire Zündel
Superficie : Surface Utile : 8 460 m2/Circulation : 3 312 m2
Coût : Environ 30 M €
Livraison : novembre 2014

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°430 du 27 février 2015, avec le titre suivant : Un programme intergénérationnel

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