Un peintre en mission

Baciccio, artiste des jésuites dans la région des Marches

Le Journal des Arts

Le 12 octobre 2001 - 503 mots

Auteur de la voûte de l’église du Gesù à Rome, Giovan Battista Gaulli, dit Il Baciccio (1629-1709), n’a pas manqué de répondre à de nombreuses commandes venues de toute l’Italie, souvent en relation avec les jésuites. L’exposition qui se tient à Ascoli Piceno dévoile ainsi les œuvres réalisées pour les Marches, avec les bozzetti et les dessins correspondants.

ASCOLI PICENO (de notre correspondante) - Dans le sillage de la rétrospective consacrée à Giovan Battista Gaulli fin 1999 (lire le JdA n° 96, 7 janvier 2000), la ville d’Ascoli Piceno présente les œuvres réalisées par l’artiste pour la région des Marches. Organisée à l’occasion de la réouverture du Musée diocésain, cette exposition a lieu après d’importants travaux de restauration, qui ont notamment permis de redécouvrir dans la salle de l’Éden les peintures du plafond commandées en 1471 par l’évêque Prospero Caffarelli. Elle marque également le retour à Ascoli Piceno de La Mort de saint François Xavier de Gaulli, récemment restaurée et exposée au palais Chigi à Ariccia. Le retable, appartenant au diocèse d’Ascoli, est maintenant présenté dans un parcours thématique, qui montre les autres œuvres réalisées par Baciccio dans les Marches : La Conversion de saint Paul de Fiastra, et L’Adoration des bergers de Fermo, ainsi que des esquisses inédites, des dessins autographes et des œuvres de peintres locaux proches de la manière de Gaulli. Après l’Autoportrait de l’artiste, version ultérieure du tableau des Offices, l’exposition s’ouvre sur le thème de la Gloire, dans le rendu duquel lumière et mouvement jouent un rôle primordial.

Il en est de même dans la section suivante, organisée autour de La Conversion de saint Paul, provenant de l’église Saint-Paul de Fiastra, qui fut réalisée vers 1700, probablement grâce à l’entremise du cardinal génois Jacopo Franzoni, évêque de Camerino. À côté est exposée une toile inédite représentant La Vierge à l’Enfant et sainte Anne, dont l’attribution à Gaulli n’est pas encore documentée. Le tableau de 1687, L’Adoration des bergers, provenant de Santa Maria del Carmine de Fermo, une des œuvres majeures de l’exposition, côtoie une intéressante réplique de petit format réalisée par Gaulli et L’Adoration des bergers de Ludivico Trasi, peintre natif d’Ascoli Piceno. Ce tableau est une copie de la célèbre toile homonyme de Carlo Maratta conservée à Rome dans l’église Saint-Joseph-des-Charpentiers. Le parcours se clôt avec La Mort de saint François Xavier, tableau réalisé vers 1862 pour l’église Saint-Venantius d’Ascoli, où officiaient alors les jésuites, et qui a été transporté en 1855 dans l’église Saint-Augustin, devenue entre-temps le nouveau siège local de la Société de Jésus. L’esquisse préparatoire est exposée près du tableau pour la première fois en Europe. Récemment, les recherches d’archives ont permis de vérifier que Baciccio avait bien réalisé pour Ascoli Piceno une seconde toile représentant Saint François Xavier priant devant la Madone, dont le père jésuite Romeo Baldeggiani fit ensuite don, en 1682, au gouvernement de la ville.

- Trasumanar, Baciccio dans les Marches, jusqu’au 12 janvier, Musée diocésain, Piazza Arringo 10/B, Ascoli Piceno, tél. 39 0736 25 28 83, tlj 9h-13h, 15h-18h

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°134 du 12 octobre 2001, avec le titre suivant : Un peintre en mission

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