Paris-8e

Un Panorama intime de l’art

Musée Jacquemart André jusqu’au 10 juillet 2017

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 16 mars 2017 - 346 mots

Ils sont une cinquantaine d’artistes, parmi les plus connus, présentés dans ce bel hôtel particulier.

Ils ont été collectionnés par Alicia Koplowitz, femme d’affaires espagnole, dans un continuum cohérent, comme les pièces d’un puzzle formant un ensemble. Elles composent un panorama constitué de prestigieux « basics » propres à attirer de nombreux visiteurs. Le parcours est conçu comme une longue promenade à travers les pays et les siècles, de l’art ancien jusqu’aux créations contemporaines. La première salle réunit des artistes espagnols du XVIe au XVIIIe siècle, notamment une Vierge à l’enfant encore ténébriste de Zurbarán, répondant à une délicate Vierge gitane de Luis de Morales. Les œuvres de Goya constituent le fleuron de cette collection, avec plusieurs pièces majeures dont le petit Portrait de la comtesse de Haro peint la veille du mariage de celle-ci. Dans la deuxième salle est présenté un ensemble de peintres italiens dont certains ont travaillé en Espagne. Il est intéressant de voir confrontées des œuvres de la famille Tiepolo, une vue de Madrid d’Antonio Joli avec les Vedute de Canaletto et les Capricci vénitiens de Guardi. La troisième salle emmène le visiteur au tournant des XIXe et XXe siècles : Alicia Koplowitz a acquis une œuvre maîtresse de chacun des génies de l’art moderne. La section s’ouvre avec les Œillets de Van Gogh, suivis de Femmes au bord de la rivière de Gauguin, d’une Liseuse de Toulouse-Lautrec surprise dans son intimité et d’une Femme à la robe bleue évanescente de Schiele. Picasso tient une place à part dans cet ensemble exceptionnel avec trois œuvres, dont un Portrait de jeune homme, bien seul dans ce véritable gynécée. Un éclairage particulier est apporté à de Staël, Van Dongen et Modigliani, artistes phares actifs à Paris au début du XXe. L’exposition fait également la part belle à l’art contemporain. Peintures ou sculptures, les créations se distinguent ici soit par le travail de la matière (chez Tàpies, Germaine Richier, Giacometti ou Louise Bourgeois), soit par la couleur (chez De Kooning et Rothko). Deux formats monumentaux de Miquel Barcelò, artiste espagnol, ferment le ban de cette belle exposition opérante.

« De Zurbarán à Rothko. Collection Alicia Koplowitz »

Musée Jacquemart-André, 158, boulevard Haussmann, Paris-8e, www.musee-jacquemart-andre.com

Légende Photo

Francisco de Zurbaràn, Vierge à l'enfant avec saint Jean-Baptiste, vers 1659, huile sur toile, 119 x 100 cm. © Collection Alicia Koplowitz - Grupo Omega Capital.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°700 du 1 avril 2017, avec le titre suivant : Un Panorama intime de l’art

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