Marrakech

Un art hors les murs

Par Itzhak Goldberg · Le Journal des Arts

Le 18 janvier 2017 - 348 mots

La fondation privée Montresso expose les quatre artistes pratiquant l’art urbain qu’elle a invités en résidence.

MARRAKECH - On n’est nulle part. Ou, plus précisément, comme dans un conte de fées oriental, à une vingtaine de kilomètres de Marrakech, les montagnes de l’Atlas en décor. Dans une ancienne oliveraie « recyclée » se cache une résidence d’artistes, le Jardin rouge, un lieu lancé en 2005 par l’industriel et amateur d’art, Jean-Louis Haguenauer. Cependant, la particularité de cette structure, gérée par la Fondation Montresso, est de s’inscrire dans la durée. De fait, les créateurs n’y viennent pas pour une période déterminée mais peuvent développer des projets de long terme, faisant des allers et retours selon leur convenance. Sans les diriger,  Jean-Louis Haguenauer et sa directrice artistique, Estelle Guilié, ancienne galeriste, sont là pour les accompagner dans leur démarche et leur fournir tout ce qui est nécessaire pour la réalisation de leurs travaux. La plupart des « hôtes » pratiquent ce que l’on nomme l’« art urbain », une appellation vague car employée aussi bien pour le street art que pour les grapheurs ou les tagueurs.

Culture populaire
Les différents bâtiments construits dans le respect de la tradition de l’architecture urbaine marocaine, dont les façades sont décorées par les imposants « Guerriers bantous » peints par Kouka, offrent déjà un exemple d’art qui cherche à sortir de l’espace muséal. Ainsi, en septembre, des fresques ont été réalisées dans l’école du village voisin. L’exposition en cours, « XXL », réunit quatre résidents, Tilt, JonOne, Crespel et Fenx, et, comme son nom l’indique, propose des toiles de format monumental. Il est difficile de trouver des points communs entre les participants à cette manifestation, hormis l’importance de la figure féminine, stylisée et décorative chez Fenx et Crespel ou suggérée par des fragments courbes avec Tilt. L’histoire de l’art peine à classer ces travaux qui n’adhèrent pas véritablement aux critères esthétiques « homologués ». Pourtant elle ne peut ignorer cette expression artistique en phase avec la danse ou avec la musique pratiquées hors des circuits officiels. Bref, avec d’autres formes de la culture populaire.

« XXL »

Jusqu’au 31 janvier, Fondation d’art Montresso, Marrakech, Maroc, www.montresso.com, visite sur rendez-vous (info@montresso.com).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°471 du 20 janvier 2017, avec le titre suivant : Un art hors les murs

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