Travailler sur la plage

Par Colin Lemoine · L'ŒIL

Le 22 juin 2015 - 310 mots

Les installations renversantes de PHILIPPE Ramette à deauville
Depuis plusieurs années, Philippe Ramette (né en 1961) joue, non sans trucs, avec les lois de la gravité. Se mettant systématiquement en scène, l’artiste contorsionne son corps afin de lui faire épouser des orthogonales improbables et des situations intenables qu’il photographie sans jamais les retoucher, manière de ne pas pervertir son travail de sculpteur. Entre Magritte et Tati, ces images remuent nos illusions comme nos perspectives – littérales et symboliques.
www.deauville-photo.fr 

Les sculptures cinétiques de Theo Jansen
Né en 1948, Theo Jansen tient du savant fou et de l’artiste. Ce qu’il est. Pour preuve, depuis des décennies, cet ancien étudiant en physique imagine quantité d’inventions excentriques dignes de Jules Verne et de Lewis Carroll. Le Néerlandais, à coups d’algorithmes improbables, de déductions géniales et de convictions ébouriffantes, élabore notamment des sculptures cinétiques censées avancer seules sur les plages. Ces Strandbeest, ainsi qu’il les appelle lorsqu’il ne les affuble pas d’un nom emprunté à l’entomologie (Animaris vulgaris, Animaris speculator), ressemblent à d’immenses insectes pourvus de mille pattes articulées et de voiles destinées à stocker l’énergie motrice dans des bouteilles de plastique. Pas de numérique, rien que du mécanique. Mieux, du biologique. Du reste, leur auteur, sans même esquisser un sourire, avoue féconder des machines vivantes, indifférentes à la technologie et capables de s’adapter en toutes circonstances. L’imagination, entre Cervantès et Darwin.
Lena Herzog, Strandbeest. The Dream Machines of Theo Jansen, Taschen, 61 €.

La forêt ventée de Daniel Buren
En 2009, sur la plage belge de Haan, Daniel Buren (né en 1938) imagine cent hampes de drapeau sur lesquelles flottent des manches à air selon le principe retenu depuis toujours par l’artiste – des  bandes verticales alternées, blanches et colorées, de 8,7 cm de large. Puisque « le vent souffle où il veut », cette forêt érige l’art en déambulation et en girouette préméditée.
www.danielburen.com 

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : Travailler sur la plage

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