Toujours vivants !

Cette dernière exposition consacrée aux interactions entre êtres vivants, qu’ils soient humains, animaux ou végétaux, ne déroge pas à la règle. Tout commence ici au paradis, au jardin d’Éden, signifié par un ersatz de tour de Babel animalière, composée d’artefacts de la collection du musée. Après un second jalon consacré à un chapitre plus sombre, celui de la mésalliance entre humains et animaux qui a mené à la destruction de nombre d’espèces, puis un détour par la mythologie, on arrive au cœur du propos : six portraits d’hommes et de femmes liés, par leur métier ou leur passion, à la nature et au monde animal, et dont le propos est amplement enrichi d’entretiens filmés, de photographies et d’objets. Apicultrice, truffier ou éleveuse de vaches en Valais, dessinatrice et entomologiste ou photographe animalier, ils et elles sont « les nouveaux Orphées », ceux qui ont entrepris d’instaurer un nouveau dialogue avec le vivant, véhiculant un message d’espoir pour l’avenir. Et si on terminait par une indiscrétion ? Plutôt que d’écouter aux portes, l’exposition nous invite à « écouter aux racines », une belle expression pour introduire l’installation lumineuse et éphémère Encontinuum, conçue par l’artiste hollandais Thijs Biersteker avec l’aide d’un botaniste italien : réseau de racines entremêlées, elle illustre la communication souterraine entre deux pins. De quoi alimenter le rêve de communiquer avec toutes les composantes du vivant, arbres compris.