Tiarini, l’innovateur

Reggio d’Émilie accueille l’école de ce contemporain de Reni

Le Journal des Arts

Le 17 mai 2002 - 497 mots

Contemporain de Palma le Jeune et d’Annibale Carrache, Alessandro Tiarini
a fait au XVIIe siècle la renommée de Reggio d’Émilie. L’ancien centre artistique lui rend hommage à travers une exposition que complète un parcours dans les églises de la ville.

REGGIO D'EMILIE (de notre correspondante) - Considérée comme l’une des capitales de l’art de l’Émilie au XVIIe siècle, la ville de Reggio a accueilli en son temps Alessandro Tiarini (1577-1668) et son école, auxquels une exposition fait honneur. Quelque 130 œuvres (plus de 60 peintures et 30 dessins de Tiarini ainsi que des travaux de ses contemporains) présentent la grande époque de la peinture à Reggio au XVIIe siècle en deux lieux. Au Palazzo Magnani sont exposés les travaux de l’école de Tiarini et ses propres tableaux dits “d’appartement”, ainsi que ceux des autres artistes de la période, tandis que dans le cloître de San Domenico prennent place les grands formats d’artistes présents à Reggio entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle, comme Annibale et Ludovic Carrache, Palma le Jeune, Leonello Spada, le Guerchin, Luca Ferrari et Bodoni. Le parcours se poursuit dans la basilique de la Ghiara et l’église Saint-Jean-l’évangéliste, réouverte après des années, où Alessandro Tiarini a laissé de nombreux témoignages de son travail, et où sont replacées temporairement des œuvres conservées en d’autres lieux. “Notre choix d’explorer la personnalité d’Alessandro Tiarini, explique le commissaire, Daniele Benati, a été également déterminé par le fait que jusqu’ici, la recherche a privilégié le binôme Guido Reni – le Guerchin. Aujourd’hui, en revanche, on estime qu’il faut également mettre en évidence d’autres personnalités importantes, comme celle d’Alessandro Tiarini. Cet artiste, même s’il n’est pas un personnage de premier plan, a apporté de considérables innovations dans le panorama culturel postérieur aux Carrache. En fait, Tiarini, avec sa formation complexe et son rapport particulier entre littérature et art, n’est certainement pas un artiste de piètre importance par rapport à ceux qui l’ont précédé, tout aussi grands qu’ils soient.” Bien que Bologne soit la ville natale de l’artiste, l’exposition a été délibérément organisée à Reggio d’Émilie du fait que Tiarini y ait travaillé de 1618 à 1630, années économiquement fastes pendant lesquelles la cité entendait augmenter son propre prestige en appelant des peintres de divers horizons. Ainsi, Palma le Jeune de Venise, Annibale Carrache de Bologne ou Alessandro Tiarini ont contribué à l’ambition culturelle de Reggio d’Émilie dans la promotion des arts, alors que Bologne était davantage conditionnée par la forte présence d’une école locale et, notamment celle de Guido Reni. Reggio ne connaissait pas non plus à  l’époque les problèmes liés à l’installation de la cour, comme à Modène, devenue la capitale du duché de la maison d’Este.

- Alessandro Tiarini. L’Âge d’or de la peinture du XVIIe siècle à Reggio d’Émilie, jusqu’au 16 juin, Palazzo Magnani, Corso Garibaldi 29, Reggio d’Émilie, tél. 39 0522 454437 et cloître de San Domenico, Via Dante Alighieri 11, Reggio d’Émilie, tél. 39 0522 451722, tlj sauf lundi 9h-13h, 14h30-18h30.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°149 du 17 mai 2002, avec le titre suivant : Tiarini, l’innovateur

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