Paroles d’artiste

Takis

Par Anaïd Demir · Le Journal des Arts

Le 7 mars 2003 - 543 mots

Art ou science, Takis ne fait pas de distinction. Au moyen de l’électro-magnétisme, l’artiste savant qui fréquenta autant le MIT (1) que les illustres figures de la Beat Generation nous entraîne depuis quasiment un quart de siècle dans les mystères de la matière. L’aventure continue avec « Système solaire (antigravity) », son exposition personnelle à la galerie Xippas, à Paris. Nous l’avons rencontré à cette occasion.

Dans cette exposition, recréez-vous le système solaire ?
Non, c’est l’antigravité que l’on découvre... C’est un moyen qui était peut-être utilisé par des civilisations aujourd’hui perdues. Même aujourd’hui, les savants ne croient pas qu’il ait été facile de soulever d’énormes blocs de granit pesant des centaines de tonnes pour créer des pyramides. On les soupçonne d’avoir utilisé une “énergie X”. Maintenant, on s’en rapproche... Cette énergie X se trouve partout dans l’univers. On est baigné dans une matière invisible – la matière noire – à 76 %. Et cette matière noire produit une énergie noire : l’antigravité.

Que cherchez-vous à exprimer à travers ces œuvres?
Je voudrais que les gens prennent conscience de l’existence d’une énergie invisible : l’électro-magnétisme.

C’est une idée qui est présente dans votre travail depuis le début.
Oui, mais ici, il est exclusivement question d’énergie noire. À une près, toutes les œuvres présentées sont noires. Il s’agit d’un phénomène dont le spectateur prend conscience. Et, si on veut aller plus loin, une fois qu’on a pris en compte cette situation sur Terre, on peut l’appliquer aux autres planètes… On peut quitter la planète au moyen de l’antigravité. C’est le seul moyen de voyager dans l’Univers. Vivre sur Terre et penser à l’Univers m’a toujours intéressé.

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à l’électro-magnétisme et aux sciences ?
Enfant, je pensais souvent à la transformation des matières. Je me suis toujours intéressé au monde invisible et au mystère qui entoure la matière. J’ai commencé les “sculptures électro-magnétiques” dans les années 1960. C’était l’idée de l’antigravité : une force magnétique qui s’exerce de manière répulsive. J’ai beaucoup écrit sur ce phénomène. On dit de moi que je suis un “scientifique instinctif”. C’est pourquoi j’ai été invité en 1967 au MIT, à Boston, une des plus grandes institutions scientifiques. J’ai travaillé sur le magnétisme, la gravité et l’antigravité. J’y ai d’ailleurs fait une invention assez importante : j’ai exploité la notion des oscillations de la mer pour créer une machine qui fait partie des dix découvertes les plus importantes en Amérique depuis les années 1970.

Vous avez une conception spirituelle du monde ?
C’est spirituel, mais si notre pensée peut aller jusque-là, c’est un voyage réel.

Il y a quand même un rapport entre l’intérêt porté au cosmos et le mysticisme...
Après quinze ans de recherches, je viens de terminer un livre sur la religion égyptienne ancienne : Science et technologie au temps des Atlantistes. La religion égyptienne a vu le jour à travers l’Atlantis, un continent mythique disparu.

Quel avenir cette énergie électro-magnétique nous propose-t-elle ?
C’est notre seul espoir aujourd’hui. Si on arrive à exploiter à temps ces énergies noires, invisibles, qui ne polluent pas, la Terre va devenir un paradis dans une quinzaine d’années.

(1) Massachusetts Institute of Technology, Boston

SYSTÈME SOLAIRE

Galerie Xippas, 108, rue Vieille-du-Temple, 75003 Paris, tél. 01 40 27 05 55, jusqu’au 12 avril.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°166 du 7 mars 2003, avec le titre suivant : Takis

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