Art Contemporain - Bonjour Monsieur Courbet ! (1854). En pleine Deuxième Guerre mondiale, alors qu’il prépare le professorat de dessin à l’École des beaux-arts de Montpellier, Pierre Soulages (1919-2022) rencontre la peinture de Gustave Courbet (1819-1877).
Elle ne le quittera plus. En 1941, le tableau qui porte ce nom, chef-d’œuvre du Musée Fabre – ce musée dont le peintre de l’Outrenoir confiera un jour qu’il a compté pour lui « plus que tout autre » – est, pour le jeune artiste, un détonateur. La radicalité de Courbet devient sienne. À l’occasion du 20e anniversaire d’une donation de vingt toiles de l’artiste et d’un dépôt de dix autres, l’exposition « Pierre Soulages. La Rencontre » du Musée Fabre raconte, à travers 120 œuvres dont certaines prêtées pour la première fois par la veuve de l’artiste, Colette Soulages, comment la recherche ardente de la lumière du peintre de l’Outrenoir s’est construite dans un dialogue avec les maîtres anciens et les artistes qu’il a eu l’occasion de fréquenter. Dans une scénographie où alternent grands espaces et recoins plus intimistes, où les peintures de Soulages entrent en résonance avec celles de ses amis – Hans Hartung, Anna-Eva Bergman ou Zao Wou-Ki –, le parcours confronte ainsi le peintre à l’histoire de l’art, de la Préhistoire aux peintres de son époque, en passant par Zurbarán, Cézanne, Van Gogh ou Mondrian. Ainsi, une statue-menhir du Musée Fenaille à Rodez, sa ville natale, montre sa fascination pour le monde des origines, où les hommes allaient peindre avec du noir dans des grottes obscures, comme elle évoque les recherches picturales du peintre autour des matériaux organiques, non nobles, comme le brou de noix et le goudron. Les Pèlerins d’Emmaüs de Rembrandt rattache son noir-lumière à la tradition du clair-obscur. Un effet de lumière sur la mer photographiée par Gustave Le Gray entre écho avec son rapport à l’espace. Si le parcours n’est pas strictement chronologique, on avance dans l’exposition comme dans un récit cosmique de la création de Soulages, qui nous apprend à mieux regarder sa peinture, en scrutant les œuvres qu’il a aimées.
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Soulages, aux origines de l’Outrenoir
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°790 du 1 novembre 2025, avec le titre suivant : Soulages, aux origines de l’Outrenoir







