Dessin

Scènes de genre

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 21 mai 2008 - 410 mots

Le Musée Cognacq-Jay présente sa collection de dessins du XVIIIe siècle à l’occasion de la publication du catalogue raisonné de cet ensemble.

PARIS - Présentées depuis 1990 au sein de l’hôtel Donon, à Paris, les collections du Musée Cognac-Jay renferment, outre les peintures, sculptures, objets d’art et mobilier du XVIIIe siècle, un ensemble de cent vingt-six dessins (pastels compris) parmi lesquels de nombreuses scènes de genre. À l’occasion de la parution du catalogue raisonné de ce fonds, l’institution parisienne en révèle aujourd’hui les plus belles feuilles aux côtés d’acquisitions réalisées depuis une quinzaine d’années. « À la collection initiale léguée il y a quatre-vingts ans par Ernest Cognacq, sont venus s’ajouter plus de quarante dessins », précise ainsi, dans la préface au catalogue raisonné, son auteure, Thérèse Burollet. « Certes, quelques œuvres incertaines ont rejoint les erreurs [d’attribution] commises par le donateur ou ses conseillers ! Cependant plusieurs groupes d’acquisitions en renforcent différents aspects ». Et de citer les paysages d’Aignan-Thomas Desfriches (1715-1800) ou les scènes de genre de Jean-Baptiste Leprince (1734-1781).
Concis et soigné, circonscrit aux deux premières salles du musée, le parcours débute sous les aus-
pices de Jean-Antoine Watteau (1684-1721) avec une série de sanguines et feuilles exécutées aux trois crayons. Ainsi de l’Étude pour l’« Enseigne de Gersaint », l’un des seuls croquis conservés ayant servi à la réalisation, en 1720, du célèbre tableau. Lui succède Honoré Fragonard, dont sont exposés divers dessins en couleurs telle L’Heureuse famille (1775-1777), réalisée d’après la toile éponyme de forme ovale conservée à la National Gallery of Art de Washington. Sont ensuite accrochées les scènes de genre à la gouache et à l’aquarelle de la main des petits maîtres du XVIIIe siècle : Jean-Baptiste Leprince, mais aussi Pierre Antoine Baudouin (1723-1769), Nicolas Lavreince (1737-1807), Jean-Baptiste Huet (1745-1811) ou encore Jean-Baptiste Mallet (1759-1835). Adoptant un style libre et léger, ce dernier signe une série de scènes intimistes prenant place au cœur de la bourgeoisie de la fin de l’Ancien Régime. Jean-Michel Moreau, dit « Moreau le Jeune » (1741-1814) et Huet livrent quant à eux des scènes pastorales et paysages champêtres, illustrant une autre facette de cette collection entièrement dévolue aux artistes du Siècle des lumières.

LE SIÈCLE DE WATTEAU

Jusqu’au 13 juillet, Musée Cognac-Jay, hôtel de Donon, 8, rue Elzevir, 75003 Paris, tél. 01 40 27 07 21, tlj sauf lundi, 10h-18h.
Site internet : www.cognac-jay.paris.fr
Thérèse Burollet, Pastels et dessins. Catalogue des collections du Musée Cognac-Jay, 348 p., 49 euros, ISBN 978-2-7596-0039-7.

LE SIÈCLE DE WATTEAU

- Commissaire : José de Los Llanos, directeur du Musée

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°282 du 23 mai 2008, avec le titre suivant : Scènes de genre

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