Gottfried Salzmann est fasciné par les grandes villes qu’il peint en vues panoramiques, du haut d’une tour ou d’un gratte-ciel, ou à hauteur d’homme, dans la rue. Les toits de Paris ou d’Avignon, les tours de la Défense, les rues illuminées de Pigalle, les immeubles new-yorkais, le port de Hambourg ou les murs berlinois couverts de graffitis sont quelques-uns de ces lieux où il aime frotter son regard. Un autre thème récurrent dans son travail, étroitement lié au premier, est le reflet, sur les façades-miroirs des immeubles contemporains, sur les facettes de la Géode, dans une flaque d’eau, sur le capot bombé d’une voiture. Le reflet offre une image allégée, distordue et décomposée de la réalité tangible, qu’il sacrifie au bénéfice d’une autre réalité, impalpable, évanescente et pourtant universelle : la lumière. En filigrane, se trouve là posée la question de la peinture comme reflet : du monde, de soi, d’elle-même ? Les réponses de Salzmann sont tour à tour convaincantes – lorsqu’il bascule dans un espace proprement pictural, qu’il tire de son médium, l’aquarelle, des effets ensorcelants, et qu’il laisse l’image se déliter, se défaire, devenir autre chose – et décevantes, lorsque la virtuosité ne jongle plus avec les apparences mais se satisfait d’elles.
L’ISLE-SUR-LA-SORGUE, galerie La Tour des Cardinaux, jusqu’au 20 juillet.
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Salzmann, à vol d’oiseau
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : Salzmann, à vol d’oiseau