Rivoli s’embellit

Newton, Eliasson, Hatoum et Borghi, une vie de château

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 2 avril 1999 - 442 mots

L’achèvement de la Manica Lunga marque la fin de la phase la plus importante du programme de rénovation du Castello di Rivoli - Musée d’art contemporain, près de Turin. Quatre expositions personnelles d’Helmut Newton, Olafur Eliasson, Mona Hatoum et Enrica Borghi s’y déploient jusqu’au mois de mai.

RIVOLI - La Manica Lunga, cette partie XVIIe de la résidence de la Maison de Savoie, est restée intacte après l’interruption des travaux projetés par Filippo Juvarra. Ce bâtiment singulier, long d’une centaine de mètres et large de sept, pourrait avoir abrité la pinacothèque du duc Charles-Emmanuel Ier. L’architecte Andrea Bruno en a conçu la restauration, après avoir travaillé sur le corps principal du château, respectant et en exaltant les caractéristiques par une couverture à chevrons métalliques. En attendant l’inauguration officielle, à l’automne, une première présentation vient d’avoir lieu avec l’ouverture de la librairie, de la bibliothèque, des salles didactiques, de la cafétéria, et le vernissage de trois expositions. La “Salle polyvalente” accueille jusqu’au 30 mai des travaux d’Helmut Newton consacrés à la Manica Lunga. Huit photographies de grand format en constituent le cœur.

Dans la “Salle des projets”, l’œuvre de l’Islandais Olafur Eliasson met particulièrement en valeur les singularités d’une “merveille” baroque. L’artiste utilise diverses technologies et évoque des phénomènes naturels au fort impact émotionnel, avec des arcs-en-ciel, de la brume et des décors réinventés. L’exposition, conçue par Marcella Beccaria, est ouverte jusqu’au 23 mai, tout comme celle de Mona Hatoum organisée par Giorgio Verzotti. Britannique d’origine palestinienne, l’artiste présente dans le corps central du château une série de sculptures réalisées dans les années quatre-vingt-dix. Elle insère dans des éléments du décor quotidien des présences ou des significations étrangères ou inquiétantes, depuis un berceau d’enfant transformé en instrument de mort jusqu’au sol en savon de Present Tense, une métaphore des frontières géographiques très glissantes de la Palestine. Outre un hommage au Socle du Monde de Piero Manzoni, Mona Hatoum expose Map, où le globe terrestre est synthétisé par une accumulation de milliers de billes de couleur.

Moins troublant mais tout aussi monumental, l’Habit de la Reine d’Enrica Borghi, tressé à partir de matériaux recyclés, est présenté dans le cadre d’une manifestation organisée par le département de
l’Éducation jusqu’au 30 mai. Enfin, au premier et au second étage, le nouvel accrochage de la collection permanente du musée réunit quelque 300 œuvres, enrichie par le fonds de photographies comprenant des œuvres d’Helmut Newton. 

ENRICA BORGHI, jusqu’au 30 mai ; MONA HATOUM ET OLAFUR ELIASSON, jusqu’au 23 mai ; HELMUT NEWTON, jusqu’au 30 mai, Castello di Rivoli, piazza del Castello, Rivoli, tél. 39 011 958 15 47, tlj sauf lundi 10h-17h, samedi, dimanche et jours fériés 10h-19h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°80 du 2 avril 1999, avec le titre suivant : Rivoli s’embellit

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