Art contemporain

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Redécouvrir Niki de Saint Phalle

Les Abattoirs, Musée, Frac Occitanie, Toulouse (31) Du 7 octobre au 5 mars 2023

Par Anne-Charlotte Michaut · L'ŒIL

Le 27 septembre 2022 - 362 mots

TOULOUSE

Exposition Monographique  - Près de dix ans après la grande rétrospective que le Grand Palais avait consacrée à l’œuvre de Niki de Saint Phalle, les Abattoirs présentent une nouvelle exposition d’envergure dédiée à cette figure majeure de l’art du XXe siècle.

Il s’agit cette fois-ci de se focaliser sur les décennies 1980 et 1990, marquées dans la production de l’artiste franco-américaine par « une liberté, un affranchissement, une diversité de travail, un engagement et un modèle d’entrepreneuriat, novateurs et exemplaires ». Si les Tirs et les Nanas avaient déjà fait la renommée de Niki de Saint Phalle, la fin des années 1970 marque un tournant dans son travail. Elle développe des grands projets pour l’espace public, mais crée également des produits dérivés (bijoux, accessoires, objets gonflables…) pour financer des projets, comme le Jardin des Tarots (Toscane). Cette œuvre d’art globale, débutée en 1978 et inspirée par les 22 arcanes majeurs du Tarot de Marseille, se compose de sculptures monumentales en ciment recouvertes d’une mosaïque de verre et céramique. Achevé et ouvert au public vingt ans plus tard, le Jardin des Tarots est, selon Lucia Pesapane, co-commissaire de l’exposition, « le résultat d’une vie dédiée à l’art, et la preuve que l’on peut réaliser les projets les plus ambitieux même si l’on est une femme, une artiste, une entrepreneuse et l’unique financière d’un tel chantier ». Si l’œuvre de Niki de Saint Phalle était déjà empreint d’un fort engagement féministe et politique, les années 1980 et 1990 sont marquées par une diversification de ses prises de position dont témoignent les Black Heroes, une série de sculptures représentant des personnalités de la communauté afro-américaine (Miles Davis, Joséphine Baker…) ou encore son engagement – personnel, médiatique et artistique – dans la « crise du sida ». Cette époque est aussi celle du développement d’une écriture intime et autobiographique, avec la publication de Mon Secret (1994), dans lequel elle dévoile l’inceste commis par son père dont elle a été victime à l’âge de 11 ans. L’exposition présentée aux Abattoirs, qui rassemble plus de 200 œuvres, des photographies et des archives, permet de redécouvrir l’œuvre de Niki de Saint Phalle sous le prisme de la liberté, artistique et intellectuelle, de pensée et de parole.

« Niki de Saint Phalle. Les années 1980 et 1990 : l’art en liberté »,
Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie, 76, allées Charles-de-Fitte, Toulouse (31), www.lesabattoirs.org

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°758 du 1 octobre 2022, avec le titre suivant : Redécouvrir Niki de Saint Phalle

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