Londres

Rebecca Horn arrive à Londres

Avant-dernière halte avant Grenoble d’une exposition itinérante conçue par le Guggenheim Museum

Par Roger Bevan · Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1994 - 502 mots

L’événement le plus attendu du calendrier des expositions d’art contemporain à Londres, cet automne, est la rétrospective d’installations, sculptures et œuvres diverses de l’artiste allemande de premier plan, Rebecca Horn, qui s’est ouverte à la Tate Gallery.

LONDRES - Dans le cadre d’une importante politique de collaboration, la Serpentine Gallery, qui a montré l’œuvre de Rebecca Horn en 1984 – et avec qui la Tate Gallery s’était déjà associée pour présenter les sculptures et dessins muraux de Richard Serra en 1992 –, accueille une partie de l’exposition. Un même emblème signale l’entrée des deux expositions : la canne d’aveugle, si souvent présente dans l’iconographie d’objets de l’artiste.

Cette exposition est une version renouvelée de la rétrospective du Guggenheim Museum à New York en juin 1993, où le choix et l’installation des œuvres avaient été assurés par le conservateur du département d’art contemporain du musée, Germano Celant, avec le concours du conservateur adjoint Nancy Spector, qui ont signé les essais du catalogue. Entre-temps, on a pu voir l’exposition au Stedelijk van Abbe Museum d’Eindhoven, à la Nationalgalerie de Berlin et à la Kunsthalle de Vienne ; elle achèvera son parcours au Musée de Grenoble en mars 1995.

Un itinéraire si prestigieux traduit l’intérêt grandissant suscité par une artiste difficile à classer. Dans un catalogue à paraître, Thomas Krens, directeur du Guggenheim Museum, qualifie Rebecca Horn de "sculpteur qui invente des appendices surréels au corps humain, artiste de performance qui dirige des longs métrages, poète qui construit d’élégantes sculptures mécanisées".

Rebecca Horn, née en Allemagne en 1944, est une artiste célèbre pour ses créations multimédia – sculptures-objets, installations, dessins, écrits et films – et est aujourd’hui reconnue internationalement.

"Hydra Piano"
À la Tate Gallery, l’exposition occupe l’imposante enfilade des salles Duveen. Parmi les sculptures majeures sélectionnées dans la carrière inventive de Rebecca Horn, figurent Hydra Piano (1988), longue boîte d’acier contenant une trace sinueuse de mercure, Concert for Anarchy (1990), qui met en scène un piano à queue renversé suspendu à la voûte, River of the Moon (1992), une série de tuyaux de plomb aboutissant à des entonnoirs de mercure, qui serpentait le long de la rampe du Guggenheim Museum lorsqu’elle fut présentée à New York, et Ballet of the Woodpeckers (1986), curieux espace de miroirs et de marteaux frappeurs.

Une section historique réunit un choix d’appendices corporels et autres accessoires utilisés par l’artiste lors de ses performances, comme Cornucopia, seance for two breasts (1970), Overflowing Blood Machine (1970) et Unicorn (1970-72). The Prussian Bride Machine (1988), où de la peinture bleue éclabousse des chaussures de femme, et Kiss of the Rhinoceros (1989) sont les sculptures les plus importantes présentées dans la suite de petites salles de la Serpentine.

La Tate et la Serpentine présenteront en continu les quelques œuvres en vidéo de l’artiste, ses films, dont Buster’s Bedroom (1990), étant projetés à l’auditorium de la Tate Gallery le 14 novembre.

"Rétrospective Rebecca Horn", Tate Gallery et Serpentine Gallery, jusqu’au 8 janvier 1995, puis au Musée de Grenoble du 4 mars au 31 mai 1995.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Rebecca Horn arrive à Londres

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