Sculpture

Moulins (03)

Rayonnante sculpture ducale

Musée Anne-de-Beaujeu - Jusqu’au 8 mars 2020

Par Dominique Vergnon · L'ŒIL

Le 27 juin 2019 - 316 mots

Autour des cinq pièces prêtées par le Louvre, dans le cadre du plan « Culture près de chez vous » et de cette première édition du Catalogue des désirs lancée, mise en œuvre par le ministère de la Culture, sont réunies quelque quarante sculptures peu connues, d’un intérêt exceptionnel.

Elles jalonnent pour le visiteur un itinéraire historique et artistique mené en parallèle et explorant le patrimoine aussi remarquable que méconnu de l’ancien duché du Bourbonnais. Représentant la Vierge, très souvent à l’Enfant, des saintes comme Madeleine et Barbe, des têtes de femmes, des pièces héraldiques et des reliefs d’une rare expressivité (La Prudence), elles témoignent du pouvoir politique, mais plus encore créatif, d’une province. À partir de 1420 environ et pendant près d’un siècle, « Moulins, lieu de résidence des ducs, dirige la France et entretient un mécénat florissant », ainsi que le souligne Maud Leyoudec, co-commissaire de l’exposition. Les imagiers (appellation donnée alors aux sculpteurs) bourbonnais créent leur propre style, qui va s’imposer jusqu’en Bourgogne. On ne manque pas d’être séduit par les fronts bombés, les yeux en amande, la grâce des attitudes de ces personnages façonnés dans les ateliers locaux. S’imposent les noms de Jean de Chartres, à qui on attribue ce visage d’homme empreint d’une noblesse sereine, et de son maître, Michel Colombe, alter ego de Jean Hey, peintre d’origine flamande connu sous le nom de Maître de Moulins, auteur du célèbre triptyque sur bois daté de 1502, une œuvre qui participe au rayonnement des Bourbons. Ce style, dont l’homogénéité est comme la marque, intégrera par la suite des motifs italianisants précurseurs du maniérisme, tels que grotesques, drapés ondulants, torsions « serpentines ». Le fond bleu qui donne aux différentes sections du parcours et aux repères didactiques leur cohérence visuelle met en valeur non seulement les nuances de ton du marbre, de la pierre calcaire ou de l’albâtre, mais aussi la pureté des lignes et la perfection des volumes.

« La sculpture bourbonnaise, entre Moyen Âge et Renaissance »,
Musée Anne-de-Beaujeu, place du Colonel-Laussedat, Moulins (03), www.musees.allier.fr

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Rayonnante sculpture ducale

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque