Qui est… Yang Jiechang ?

Organisée par Jean-Hubert Martin au Centre Pompidou, cette exposition, la première à avoir mis des artistes « non occidentaux » sur le devant de la scène européenne, marque également un tournant dans la vie de l’artiste, qui décide de s’installer en France. Né en 1956 à Foshan, dans le sud de la Chine, il s’initie à la calligraphie auprès de son grand-père, avant de devenir garde rouge dans la Chine maoïste des années 1970. Il décide ensuite de se tourner vers l’art et étudie la peinture à l’Académie des beaux-arts de Guangzhou, où il enseignera quelques années avant son déménagement en Europe. Inspirée à la fois par les spiritualités orientales, notamment le taoïsme et le bouddhisme zen, et le romantisme allemand, l’œuvre de Yang Jiechang mêle tradition et modernité. S’il est connu pour sa maîtrise virtuose des arts traditionnels chinois, il s’empare également d’autres médiums, comme la performance, la vidéo ou l’installation. Toujours empreintes de réflexions existentielles, ses œuvres traitent de sujets contemporains dans un style sobre et épuré. L’exposition du Musée Guimet donne à voir la richesse (esthétique, formelle, spirituelle) du travail de celui qui se considère comme un « lettré contemporain ». La rotonde du dernier étage est investie par une série inspirée du Décaméron de Boccace (XIVe siècle), dont l’artiste imagine le onzième jour comme un environnement primordial utopique. Une impressionnante peinture sur soie de 18 m de long côtoie un ensemble de onze somptueux vases en porcelaine, réalisés avec la technique oubliée de la « pâte sur pâte », fruit d’une collaboration de quatre ans avec la manufacture de Sèvres. L’exposition se poursuit dans les galeries chinoises du premier étage du musée.