Questions à… José Redondo Cuesta

Cocommissaire de l’exposition

L'ŒIL

Le 23 mars 2010 - 202 mots

Trois siècles d’oubli de l’œuvre d’El Greco. Pourquoi ?
Ses contemporains déjà ne comprenaient pas sa peinture faite de « taches et des pâtés ». Plus tard, les théoriciens de l’art baroque et du néoclassicisme ne la comprirent pas non plus, la définissant comme extravagante, désagréable, fade, etc. Sa redécouverte commence au xixe siècle grâce au romantisme allemand et aux avant-gardes européennes.

Comment a-t-il pu se libérer des codes esthétiques et religieux espagnols ?
El Greco n’eut à se libérer d’aucune entrave. Il fut confronté aux mêmes limites que tout autre peintre européen durant la Contre-Réforme (Véronèse comparut devant le Saint Office pour avoir inclus un chien dans la Cène). Il n’eut que deux petits conflits iconographiques avec l’Église. L’Espagne du siècle d’or n’était pas un pays isolé et inquisitorial.

El Greco adopta les techniques de l’art byzantin et italien. Fut-il influencé par l’école espagnole ?
Un artiste absorbe toujours des aspects de la réalité qui l’entoure mais l’influence hispanique chez El Greco est subtile. Il crée son propre langage artistique à partir de la synthèse italienne, byzantine et de la tendance hispanique à l’austérité et à aller à l’essence des choses. En réalité, Il apporte davantage à l’école espagnole qu’elle ne lui apporte.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°623 du 1 avril 2010, avec le titre suivant : Questions à… José Redondo Cuesta

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