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Puligo, un oublié de l’art florentin

L'ŒIL

Le 1 novembre 2002 - 349 mots

Disciple d’Andrea del Sarto et élève de Ridolfo del Ghirlandaio, Domenico Puligo (1492-1527) n’est aujourd’hui mentionné dans aucun ouvrage d’histoire de l’art. Célébré jusqu’au début du XIXe siècle puis tombé dans l’oubli, l’artiste a pourtant été une personnalité importante, preuve en est le texte que lui a consacré Vasari dans ses Vies des plus excellents architectes, sculpteurs et peintres en 1550. Le parcours de Puligo est bref – il n’a vécu que 35 ans –, mais riche. Influencé par del Sarto mais aussi par la manière de Pontormo et de Rosso Fiorentino, il livre un art à la croisée de multiples références, ce qui lui a peut-être porté préjudice pour sa postérité. Marquée de tant d’emprunts, son œuvre singulière manque sans doute d’unité et d’harmonie. Il n’en demeure pas moins que rarement exposées, le plus souvent laissées au fond des réserves des musées, ses toiles méritent d’être (re)découvertes. Puligo excelle en particulier dans l’art du portrait. Il travaille pour des particuliers, mais reçoit aussi des commandes de retables, de tableaux de dévotion pour les églises florentines. Les œuvres réunies au Palazzo Pitti proviennent du Musée des Offices, du musée d’Arezzo, de la Pinacothèque de Sienne, de collections privées et de musées étrangers (la Vierge à l’enfant et les saints Sébastien et Roch, jamais exposée en Italie). Aux côtés des toiles de Domenico Puligo sont présentées quelques peintures de ses contemporains. Cette confrontation permet de comprendre aussi les problèmes d’attribution posés par certaines des œuvres. Une toile attribuée en premier lieu à Andrea del Sarto s’est finalement avérée être de Puligo, et inversement, d’autres que l’on pensait être de sa main étaient en fait de Pontormo ou de Rosso. Cette exposition, qui met en lumière des peintres de « second plan », est toutefois ponctuée de tableaux de grands maîtres. On croisera donc au hasard du parcours Fra Bartolomeo, Andrea del Sarto ou Pontormo. Le catalogue qui accompagne l’exposition est à ce jour la seule monographie consacrée à Domenico Puligo.

- FLORENCE, Palazzo Pitti, Galleria palatina, piazza Pitti, tél. 39 055 23 88 709, 28 septembre-5 janvier, cat. éd. Sillabe.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°541 du 1 novembre 2002, avec le titre suivant : Puligo, un oublié de l’art florentin

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