Promenons-nous dans les bois

On retrouvera avec plaisir le travail sonore de Marcelline Delbecq, qui a choisi opportunément de charmer le visiteur dès le boyau qui le conduit de la frénésie marchande à l’espace d’exposition des Galeries Lafayette.

L’aventure, « imaginée comme une promenade dans les bois » par la commissaire, associe les œuvres figuratives d’Iris van Dongen (dont le dessin Into the Woods prête son titre à l’exposition) à celles de la jeune Mimosa Echard, fraîchement diplômée en 2010. L’ambiance mise assurément sur une potion mêlant accents gothiques, rites inventés et mythes ancestraux. Sombre et romantique sans être désespérée. Entre les énigmes abstraites de Sophie Bueno-Boutellier et les objets durs et rectilignes, comme ramollis par un sortilège d’Alicja Kwade, la question d’une résurgence du folklore, de croyances, de rituels et autres dispositifs magiques, sera bien sûr centrale. On se réjouit d’y trouver les sculptures de Susan Collis, véritable bijoutière capable de semer le long des poils prosaïques d’un balai, opales, diamants noirs et blancs, onyx, grenats, perles, nacre, corail, turquoises et autres marcassites. De quoi avoir envie de croire aux sorts et autres promesses de contes et ainsi d’échapper à l’intransigeance du réel le temps de cette échappée dans les bois.