Promenade au pays d’Agatha

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 23 mars 2009 - 274 mots

Un parterre de fleurs colorées recouvre le sol du musée. Éclatantes et pétillantes, les robes d’Agatha Ruiz de la Prada éclosent au milieu d’un jardin conçu par le scénographe Cédric Guerlus.

Styliste espagnole de la Movida, Agatha Ruiz de la Prada crée depuis 1981 des robes qui ressemblent à des sculptures d’art contemporain et qui rendent hommage à Andy Warhol, Chillida, Donal Judd ou Nicki de Saint Phalle. Dans le même esprit théâtral et loufoque que Pedro Almódovar, ses robes oscillent élégamment entre humour et émotion. De soie, de lycra, d’acétate, de ouate ou de taffetas, elles sont agrémentées de pots de fleurs (Îles Canaries, 2000), de roulettes, d’interrupteurs électriques ou de guirlandes de Noël (Noël, 2000) et ressemblent à un gâteau d’anniversaire (Gâteau d’anniversaire, 1994), à un escalier ou à un mur de brique.
Aussi délurées qu’elles puissent être, elles ont été réalisées avec un code très strict, composé de sept couleurs uniquement et de quelques icônes fétiches, à savoir un cœur, une étoile, une tulipe ou une lune. « Je fais finalement la même robe depuis 25 ans et je pourrais continuer toute ma vie », explique l’artiste qui ne cache pas que ses robes délibérément frivoles et folles sont à l’image de sa vision de la vie, son paradis perdu, son jardin de bataille. « On me demande comment je fais pour porter des robes aussi colorées et exubérantes… Mais comment faites-vous pour porter des vêtements aussi noirs et être toujours aussi tristes ? »

A voir

« Agatha Ruiz de la Prada : un jardin de corazones », La Piscine, 23, rue de l’Espérance, Roubaix (59), www.roubaix-lapiscine.com, jusqu’au 21 juin 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°612 du 1 avril 2009, avec le titre suivant : Promenade au pays d’Agatha

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