musée

Pour le charme de l’Espagne

L'ŒIL

Le 1 février 2001 - 234 mots

L’attirance de Jean Cocteau pour l’Espagne fut surtout déterminée par sa rencontre avec Pablo Picasso et par la longue amitié qui s’en suivit. Cocteau fut fasciné, si ce n’est envoûté, par la personnalité et le génie artistique de l’Espagnol à qui il consacre une Ode en 1919, puis une monographie en 1923. Mais cette ferveur n’émeut pas Picasso, qui aurait eu ces mots cruels : « Cocteau est la queue de ma comète ». L’Espagne était encore une terre un peu mythique en ce début de siècle. La corrida, la figure du taureau, les habits de lumière du torero, l’arène inondée de soleil, mais aussi les Gitans, les chants et les danses flamenco, tous ces rituels tragiques venus du fond des âges ne pouvaient que séduire un poète aussi épris de mythologie que Jean Cocteau. Ce n’est pourtant qu’en 1953 qu’il se rend en Espagne pour la première fois. Parmi les œuvres « espagnoles » de Cocteau, cette exposition a choisi de présenter 80 dessins et une quinzaine de céramiques datant de la dernière décennie de la vie de l’artiste (1953-63), celle où il réalise l’essentiel de son œuvre plastique. Toreros, danseurs, chanteurs se mêlent aux minotaures et aux centaures du monde antique. Ils sont le support d’un hymne fervent à cette beauté virile dont l’érotisme, pour Cocteau, s’accroît face au destin et à la mort.

MADRID, Centró d’Arte Reina Sofia, 6 février-16 avril.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°523 du 1 février 2001, avec le titre suivant : Pour le charme de l’Espagne

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