Portrait d’une collection

Les deux cents photos exposées témoignent d’un goût sensible et intelligent qui établit les ponts entre clichés mythiques et d’autres moins connus. Faite d’ombre et de lumière, l’exposition présente majoritairement des images monochromes. Les cadres, tous identiques, sont en noir, l’accrochage est régulier, sur un mur en blanc. On croit entrer dans un film en noir et blanc. Pourtant, les couleurs sont présentes, ponctuellement, tout le long de la monstration. C’est d’ailleurs une image de Marilyn Monroe, prise par Richard Avedon, qui introduit l’exposition. Ses cheveux blonds et ses lèvres rouges contrastent avec le reste, tout en tissant un lien avec cet univers passéiste. Tout le long du parcours, les œuvres sont présentées dans l’ordre alphabétique des noms des photographes. L’intérêt de cette disposition est d’exalter la richesse de chaque image sans qu’elle ne soit « sur-interprétée », explique Fabrice Hergott, directeur du Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Quant à la sélection, elle compose le portrait de la collectionneuse. Le commissaire dit voir, à travers la collection de Carla Sozzani, un « autoportrait ». Les divers styles, tendances et périodes des photographies représentent, un à un, les traits de la galeriste italienne, de l’érotisme des images de femmes nues de Carlo Mollino (1905-1973) à l’originalité d’Angus McBean (1904-1990). Sans oublier le noir et blanc qui fait écho à sa discrète élégance.