Peinture, où sont les femmes”‰?

Voilà quelques années que ce modeste musée de site défriche en toute discrétion des problématiques ou des artistes guère étudiés ailleurs. Il y a deux ans, il se penchait ainsi sur la représentation de l’enfant et ouvrait la porte à une série de publications et de manifestations. Espérons que sa nouvelle exposition provoque le même engouement, car là aussi il y a matière à d’importantes recherches. Celle-ci explore en effet l’iconographie de la femme, de la Révolution de 1848 à la Grande Guerre. Alors qu’elle est de plus en plus active dans la vie publique et dans le monde professionnel, la femme demeure au regard de la loi un être mineur. Un statut que l’art véhicule largement en cantonnant le beau sexe à une poignée de stéréotypes. Progressivement, les artistes osent cependant coucher sur la toile les réalités de la vie de la femme moderne, comme le montre la quarantaine d’œuvres rassemblées ici. Hormis un beau Rodin, le parcours réunit essentiellement des petits maîtres et des artistes femmes peu connues comme Virginie Géo-Rémy, Marie Nicolas, Marie Marguerite Turner, Jeanne de Buttet ou encore Amélie Beaury-Saurel. Bien sûr, il n’y a pas que des chefs-d’œuvre, loin de là, mais la manifestation a le mérite d’apporter de la visibilité à un sujet encore confidentiel et de mettre en lumière des peintres oubliés, tout en dispensant une nécessaire leçon d’histoire sociale.