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Peinture et cinéma

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mars 2000 - 270 mots

Des relations qu’entretiennent le cinéma et la peinture, l’histoire de l’art du XXe siècle est riche de propositions les plus diverses. Celles-ci font parfois écho aux différents mouvements artistiques d’avant-garde qui l’animent sans jamais en être toutefois la plate illustration. Les rapports de l’un et de l’autre sont en effet beaucoup plus complexes qu’un simple renvoi de balles et le cinéma comme la peinture ont toujours cherché à tirer parti de cet échange dans une réflexion dynamique de ce qui les différencie et de ce qui les rassemble. Il y est question tant d’image que d’écran, d’espace que de temps, de fiction que de réalité. Au programme de la « Semaine Cinéma et Peinture », un choix d’œuvres photographiques du FRAC Basse-Normandie avec notamment Kurt Kranz et Duane Michals (20 mars-25 avril), ainsi qu’une installation cinématographique de Christian Chatel (14-18 mars). L’occasion nous est aussi donnée de retrouver le travail de Jérôme François (jusqu’au 30 mars), vu il y a deux ans à l’Artothèque. La fréquentation quotidienne qu’a cet artiste du cinéma pour des raisons professionnelles le place dans une situation paradoxale. Il en use en effet pour mieux faire valoir la spécificité de la peinture. Son travail en exploite tant le matériau – il se sert des photogrammes des bandes-films comme réservoir d’images – que certains procédés syntaxiques comme la syncope, le panoramique ou le montage. Ainsi des séries réalisées d’après Les rendez-vous de Paris d’Éric Rohmer ou du Basquiat de Schnabel. C’est à une véritable mise en abyme de ces deux modes d’expression que Jérôme François s’applique.

CAEN, Musée des Beaux-Arts, renseignements : 02 31 30 47 70.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Peinture et cinéma

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